28 millions de rendez-vous non honorés par an : le ras-le-bol des médecins
Le phénomène s'est fortement accentué avec le développement des plateformes de prise de rendez-vous médicaux en ligne, comme Doctolib ou Keldoc.
Quand les médecins se font poser un lapin. Selon une enquête de l'Union régionale des professionnels de santé (URPS) d'Ile-de-France publiée par Le Parisien ce vendredi 23 septembre, 28 millions de rendez-vous médicaux sont tout bonnement annulés sans que le patient ne prévienne son généraliste chaque année en France. “Deux rendez-vous en moyenne par jour et par médecin généraliste” ne sont ainsi pas honorés, précisent les chiffres de l’URPS.
Une incivilité de plus en plus importante
Une situation intenable pour les soignants. Pour lutter contre ce fléau, le syndicat de l’Union française pour une médecine libre (UFML) propose une modification du Code de santé publique pour permettre de facturer les consultations manquées. Il plaide également pour une "pénalité financière" pour les indélicats.
Et le phénomène prend de plus en plus d’ampleur, avec l’essor des plateformes de prise de rendez-vous médicaux en ligne, comme Doctolib, Maiia ou Keldoc. Aujourd’hui, “on prend rendez-vous en ligne comme on commanderait une pizza”, note, amer, le Dr Stéphane Pertuet, médecin généraliste, interviewé par Le Parisien.
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"Blacklister" un patient
Les patients réservent alors le premier rendez-vous disponible sur la plateforme, mais ne prennent pas la peine d’annuler auprès du médecin ou de son secrétariat lorsqu’ils n’en ont plus besoin. Pour le Dr Thierry Vermeersch, vice-président de l’UFML, les créneaux de ces rendez-vous pourraient permettre de “prendre en charge des millions de malades” qui se rendent aux urgences faute de trouver des places chez un généraliste en ville.
Les professionnels de santé réfléchissent actuellement avec Doctolib à des moyens de lutter contre ce phénomène. Pour l’instant, les médecins peuvent voir sur leur profil le nombre de rendez-vous non honorés par un patient et lui refuser un créneau le cas échéant.