À quoi correspond ce triangle inversé effectué par Sandrine Rousseau à l’Assemblée ?
La député écologiste Sandrine Rousseau a effectué un triangle inversé avec ses mains lors des questions au gouvernement, ce mardi 4 octobre. Mais que signifie ce geste féministe ? On vous explique.
Le geste n’est pas passé inaperçu dans les rangs de l’Assemblée nationale et sur les réseaux sociaux. En réponse à une déclaration de la députée Aurore Bergé sur les violences faites aux femmes, la député écologiste Sandrine Rousseau a joint ses deux mains pour former un triangle. Mais pourquoi ce geste a-t-il tant fait polémique ?
Évoquant le sexe de la femme, ce “vagin symbolique” a d’abord été brandi par la féministe italienne Giovanna Pala à l’issue d’une convention organisée sur les crimes contre les femmes en 1972. Il est ensuite largement repris lors des manifestations de femmes organisées à l'occasion du procès de Bobigny en novembre 1972, lors duquel l’avocate Gisèle Halimi forge son engagement féministe en défendant une jeune fille mineure ayant avortée après un viol.
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"Des milliers de femmes en révolte"
"Le torchon brûle et le respect des femmes ne souffre pas de postures politiciennes d'un groupe politique incapable de mettre 1 milliard sur la table pour la lutte contre les violences et de donner les moyens à la justice", a réagit Sandrine Rousseau sur Twitter. Elle a également partagé une Une de la revue féministe éditée par le Mouvement de libération des femmes au début des années 70 Le torchon brûle, où apparaît le "triangle inversé” et le slogan : "Des milliers et des milliers de femmes en révolte".
En effectuant ce geste, Sandrine Rousseau entendait répondre à un commentaire de la présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale Aurore Bergé, qui appelait les victimes de violences à porter plainte, “dès que vous recevez une gifle”.
Un symbole militant féministe
“Depuis plusieurs semaines, on loue la vertu de celui qui reconnaît des faits de violences conjugales, on entend ceux qui parlent de leur affection pour un homme qui frappe sa femme”, a-t-elle déclaré. “On jette des dizaines d’années de combat de nos associations qui ont permis aux victimes d’être accompagnées par la seule voie qui peut mettre un terme à leur souffrance, la voie judiciaire.”
Une référence, en creux, à l’affaire Adrien Quatennens, député LFI du Nord accusé de violences conjugales. Le geste de Sandrine Rousseau figure également sur l'affiche de l'exposition "Parisiennes citoyennes ! Engagement pour l'émancipation des femmes" au musée Carnavalet de Paris, qui revient sur les combats féministes des années 70.