Ablation de la verge : le CHU de Nantes condamné à indemniser un patient
Le CHU de Nantes est condamné par le tribunal administratif à verser plus de 61 000 euros à un patient pour des "manquement fautifs" qui ont conduit à l’ablation totale de sa verge.
Un homme de 38 ans victime d'une erreur médicale ayant conduit à "une ablation totale de la verge" a obtenu réparation. Le CHU de Nantes a été condamné mercredi 21 décembre par le tribunal administratif à lui verser 61 376 euros d'indemnisation, rapporte l’AFP.
Souffrances, déficit fonctionnel et préjudice sexuel
La somme que le CHU devra verser au patient couvre les différents préjudices pris en compte par le tribunal dont "les souffrances endurées" (12 000 euros), le "déficit fonctionnel permanent" (16 000 euros) ainsi que le "préjudice sexuel" (31 500 euros).
Néanmoins, selon l’AFP, l'indemnisation n'est pas à la hauteur des espérances du patient, qui demandait au CHU une somme totale de 976 000 euros en réparation des préjudices subis. "Nous faisons appel et nous gagnerons", a donc déclaré la victime dans une réaction transmise par son avocat à l'AFP. "Je ne leur permettrai pas de m'humilier".
"Mort sociale" et "mort psychologique"
Evoquant la "mort sociale" de son client,
l'avocat, Me Georges Parastatis, a affirmé à l'AFP : "Cet homme a subi une
première mort psychologique par la faute médicale et une deuxième aujourd'hui
par ce jugement dénigrant pour la dignité humaine".
De plus, il déplore que, dans le jugement rendu, la "souffrance physique et psychologique" n'ait été prise en compte pour l'indemnisation demandée "que dans un cadre strict de nomenclatures préétablies par des énarques".
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Manquements fautifs du CHU
La prise en charge du patient, âgé de 30 ans en 2014 lors de la première intervention chirurgicale suite à un diagnostic de carcinome (un type de cancer), "a été caractérisée par des manquements fautifs de nature à engager la responsabilité du CHU", écrit le tribunal administratif de Nantes.
L'erreur du CHU a fait perdre au patient "70% de chance
d'éviter la récidive (du carcinome) ayant conduit à une ablation totale de la
verge" du malade lors de nouvelles opérations les années suivantes jusque
juin 2017, selon la décision dont l'AFP a eu connaissance.