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Accouchement à domicile : comment limiter les risques ?

Pour garantir une sécurité maximale pendant les accouchements à domicile, des partenariats entre des maternités et des sages-femmes sont mis en place. C'est le cas à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière.

Adèle Le Canu
Rédigé le
Naissance à domicile : un hôpital propose un accompagnement  —  Le Mag de la Santé - France 5

C’est après huit heures de travail que Stéphanie a finalement accouché soutenue par deux sages-femmes et par Baptiste, le papa.... dans leur salon. 

"On avait installé une piscine d'accouchement, d'environ un mètre carré. On avait bâché le canapé, tout le lit de la chambre parce qu'on ne savait pas trop où allait se passer l'action", raconte aujourd'hui Baptiste. C'est ainsi que Loan est né sans encombre, à 8h26 du matin. 

Evaluer les niveaux de risque

Pour ce couple, l'accouchement à domicile était un rêve, mais réfléchi et encadré. Au moindre problème, ils auraient été accueillis à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris.

"C'est sécurisant et rassurant de savoir que si quelque chose se passe mal, potentiellement, on pouvait aller à la Pitié et être rapatriés, qu'ils avaient déjà un dossier. Tout était prêt au cas où", confie Baptiste.

Pamina et son mari bénéficient aujourd’hui de cette même expérimentation lancée en 2018 par le Pr Jacky Nizard gynécologue-obstétricien à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Aujourd'hui, il reçoit au septième mois de grossesse les femmes qui, d’après lui, ont un projet d’accouchement à domicile raisonnable.

"Entre la demande et l'accouchement à domicile, il y a l'évaluation des niveaux de risques : comment se passe la grossesse, la disponibilité des sages-femmes, la réalité du domicile sont aussi des choses importantes", explique le Pr Jacky Nizard.

Un dossier déjà prêt en cas de transfert

"Aujourd'hui, on va ouvrir le dossier médical. Vous aurez un dossier complet, le dossier obstétrical, le dossier d'anesthésie et enfin, il y a la réalisation d'une carte de groupe", précise le Pr Jacky Nizard.   

Toutes ces informations feront gagner un temps précieux à Pamina si elle doit être transférée à l’hôpital en cas de complications, comme l'hémorragie de la délivrance. Avec cette sécurité, la jeune femme pourra accoucher chez elle comme elle l’entend.

"Il y a deux choses que je voulais absolument, c'était connaître ma sage-femme et pouvoir accoucher dans la position que je souhaite, que ce soit accroupi, à quatre pattes...", confie Pamina.

"On doit s'organiser pour être auprès d'elles, à la maison"

Pamina n’est pas la seule à faire ce choix. De plus en plus de femmes souhaiteraient accoucher à domicile. Pour Floriane Stauffer, sage-femme membre de l'association professionnelle de l’accouchement accompagné à domicile (APAAD), les soignants doivent s’adapter : "On a de plus en plus de femmes qui vont accoucher toutes seules. On a fait un recensement en 2020 au niveau de l'association, on avait à peu près un millier de parents qui n'avaient pas trouvé de sage-femme", note-telle.

"On s'est aperçu qu'un quart a accouché seules plutôt que d'aller vers l'hôpital. Alors puisque notre rôle de professionnel est d'assurer leur sécurité et bien, on doit s'organiser pour être auprès d'elles à la maison", précise-t-elle encore.

En France, chaque année, environ 1 500 femmes accoucheraient à domicile, une pratique jugée dangereuse par les sociétés savantes de gynécologues-obstétriciens.

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