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Accueil familial : une alternative à l’hôpital psychiatrique

L’accueil familial thérapeutique permet de sortir les patients des services de psychiatrie. C'est un moyen de rompre avec l’enfermement hospitalier tout en assurant une continuité des soins.

Camille Leclercq
Rédigé le
Accueil familial : une alternative à l’hôpital psychiatrique  —  Le Magazine de la Santé

Nasséra héberge Patrice et Stan dans sa grande maison, tous deux sont atteints de troubles psychiatriques désormais stabilisés. 

Une vraie vie familiale

"Ils font partie intégrante de ma famille. Ils partagent nos repas, ils partagent nos loisirs, quelques vacances. Je les accompagne partout, je suis beaucoup avec eux, beaucoup dans leur vie et ils sont beaucoup dans la mienne", explique Nasséra Bentout, accueillante familiale.  

Patrice habite chez Nasséra et son mari depuis 13 ans. Il est hospitalisé en psychiatrie, les médecins lui ont proposé une alternative, la famille d’accueil. Chez eux, il a trouvé un nouvel élan.   

"C’est devenu des amis à force… Au début je tournais en rond, ils m’ont aidé à trouver une entreprise adaptée de manière à reprendre une activité et maintenant ça va, j’ai mon boulot, je bouge", confie Patrice, 59 ans.

Nassera emmène ses patients vers une vie plus épanouie. Elle a été recrutée et formée par l'hôpital. Elle reçoit une rémunération pour les nourrir, les loger, et les accompagner dans leurs déplacements. Pour leur redonner confiance en eux, elle leur fait aussi mettre la main à la pâte. 

Visites régulières de l'équipe soignante

C'est une belle bulle de sérénité, loin de l’hôpital psychiatrique. "À la maison on ne parle pas de la maladie, de la psychiatrie et de tout ce qui relève de l’hôpital. Ici ils sont dans une vie normale", commente Nassera.

Nassera, Patrice et Stan ne sont pas livrés à eux-mêmes, une fois par mois l’équipe soignante leur rend visite. Le suivi psychiatrique du patient est aussi régulier, c'est une présence médicale indispensable.  

Cette visite permet aussi de s'assurer que le patient gagne en autonomie.  

Un accompagnement vers plus d’autonomie

"C’est un passage dans la vie du patient. Il n’est pas là toute sa vie donc souvent l’accueillante familiale a des objectifs. Elle va l’aider à laver son linge, à apprendre à repasser, à faire la cuisine pour plus tard avoir d’autres projets", confie Corinne Loof, infirmière, accueil familial thérapeutique, au groupe hospitalier Paul Guiraud.

D'autres projets comme reprendre le travail ou espérer vivre seul sont des perspectives difficiles à imaginer si le patient vit à l’hôpital.

"Ça n’est pas non plus une préparation qui peut se faire en intra-hospitalier, l’hospitalisation prolongée pouvant entraîner des régressions importantes et pouvant être totalement dommageable aux patients", explique le Dr Christine Françon, psychiatre au groupe hospitalier Paul Guiraud (94).

L’hôpital Paul Guiraud, en région parisienne, peut compter sur une quarantaine de familles d’accueil. 

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