Jeux d'argent en ligne : comment prévenir l'addiction des ados
L’association e-Enfance a annoncé la création d’un site internet pour sensibiliser les parents et leurs enfants aux dangers des jeux d’argent en ligne. Un des objectifs est de reculer l'âge du premier pari.
Pas du jeu. C'est le nom du nouveau site de sensibilisation "des parents aux jeux d'argent de leurs enfants". À l'origine de cet outil : l'association e-Enfance, qui a annoncé son lancement lors d'une conférence de presse en ligne le 18 octobre. Cette association de protection de l'enfance sur internet, qui opère le 3018, numéro national pour les victimes de violences numériques, s'est pour l'occasion associée à l'opérateur de paris sportifs en ligne Betclic.
Un "outil de prévention" et de "médiation"
Ce nouveau site www.pasdujeu.fr "manquait dans le paysage des outils de prévention des usages numériques des jeunes", a déclaré Samuel Comblez, directeur de l'association, lors de la conférence de presse.
Le site a aussi pour objectif d'être un "outil de médiation à lire seul ou en famille, pour enclencher la discussion" et convaincre les jeunes de "décaler leur premier pari à leur majorité" car les jeux d'argent sont interdits aux mineurs en France, a-t-il complété.
"Ne pas initier" les ados
Il vise aussi à "sensibiliser les parents au fait qu'il ne faut pas les aider, pas les initier, c'est trop tôt, c'est interdit par la loi et ce n'est pas anodin", a déclaré de son côté Nicolas Béraud, fondateur et directeur général de Betclic.
Estimant aujourd'hui que "1 à 2% de joueurs ne jouent pas en contrôle, ou jouent trop", il a souhaité porter à "100% d'ici trois ans", le nombre d'utilisateurs de Betclic ayant une pratique du jeu responsable. Betclic fait partie de l'Association française du jeu en ligne (Afjel), qui regroupe 10 des 15 opérateurs de jeux agréés en France et encadrée par le gendarme du secteur, l'Autorité nationale des jeux (ANJ). Cette dernière veille notamment à ce que ces acteurs renforcent la protection des mineurs.
Les jeunes "submergés" par les publicités
En février, l'autorité s'est inquiétée de l'impact du matraquage publicitaire auprès des mineurs, après avoir sondé 5.000 jeunes de 15 à 17 ans, qui ont déclaré "être submergés" par les spots publicitaires et contenus sponsorisés de la plupart des opérateurs de jeux en ligne.
Selon une récente enquête commandée par l'ANJ, plus d'un tiers des 15-17 ans jouent aux jeux d'argent. C'est une situation inquiétante car les enfants encourent les mêmes risques addictifs que les adultes à savoir dépendance et perte de contrôle.