L’alcool pendant la grossesse : pourquoi c'est dangereux !
Audrey, aujourd’hui maman, ne savait pas qu’elle était enceinte pendant les cinq premiers mois de sa grossesse, une période durant laquelle elle a consommé de l'alcool. Témoignage.
A 31 ans, Audrey a eu son premier enfant. Un événement inattendu, qu’elle ignorait même jusqu’au 5ème mois de sa grossesse. C’est en allant aux urgences, à cause d’une douleur à l’abdomen, qu’elle découvre qu’elle est enceinte. Après le choc, Audrey fait face à une nouvelle inquiétude.
"J’ai commencé à faire la rétrospective des mois passés. J’avais fait des excès en ce qui concerne l’alcool. C’était l’été, j’avais un peu fait la fête avec des anniversaires. J’ai commencé à avoir très peur. Je me suis dit qu'il fallait protéger cet enfant à naître".
Zéro alcool pendant la grossesse
Audrey est préoccupée par sa consommation d’alcool pendant sa grossesse. Elle va voir des médecins mais leur réponse est surprenante.
Elle décide de se tourner vers un médecin addictologue qui lui répond que tant qu'elle ne boit pas une bouteille de vodka par jour, ça va.
“Je lisais des choses sur internet et les professionnels de santé me disaient le contraire. J'ai eu peur de me retrouver avec un enfant qui aurait peut-être des problèmes, et finalement personne pour réellement les prendre en charge à temps.”
Effets de l'alcool sur le fœtus
Ce n’est qu’à la fin de sa grossesse qu’une sage-femme l’informe des risques qu’encourt son enfant. Depuis sa naissance, il y a six mois, le bébé est suivi par une pédiatre et une psychomotricienne. Le but est de s’assurer que la petite n’a pas de troubles causés par l’alcoolisation fœtale.
Le Dr Muriel Rebola, pédiatre en néonatologie, au CHU de Bordeaux explique :
"On peut être d’emblée avec des bébés qui ont beaucoup de mal à réguler leurs émotions, leur sommeil, leur alimentation. Un bébé qui est très irritable, qui ne supporte pas qu’on le touche, ou qui ne veut pas des différentes textures qu’on va lui proposer.
Il ne faut pas que ça s'ancre chez ce bébé. Ça ne veut pas dire que c’est irrémédiable, mais ça veut dire que ces difficultés-là, il faut les rechercher pour les prendre en charge très précocement".
Prendre en charge les bébés porteurs du SAF
Lors de la première consultation, la pédiatre avait justement remarqué que le bébé était tendu et l’avait orienté vers un kinésithérapeute. Pourtant la petite se porte bien et ne semble pas atteinte de troubles.
Moïra Brissaud, psychomotricienne : "Elle a 6 mois, elle a déjà des gestes volontaires qui commencent à s’organiser, à se coordonner. Elle va autant utiliser sa main droite que sa main gauche, et ça, c’est très important neurologiquement. On voit que c’est fluide, que la main s’ouvre bien, qu’il n’y a pas de crispations et qu’au niveau visuel, visio-manuel c’est coordonné".
La petite sera suivie médicalement jusqu’à ses 7 ans, pour veiller à ce qu’elle ne développe pas de difficultés en grandissant.