Le mode de production des oeufs influe-t-il sur les nutriments ?
Le mode de production des œufs (bio, plein air, etc.) influe-t-il sur les nutriments ? Doit-on privilégier l'un d'entre eux (hors éthique) ?
Les réponses avec le Dr Boris Hansel, nutritionniste-endocrinologue, et avec Joël Gautron, directeur de recherche à l'Inra (équipe "fonction et régulation des protéines de l'oeuf ") :
"Quel que soit le mode d'élevage, on va utiliser à peu près les mêmes poules, le même fond génétique. Pour les poules qui sont dehors, on va utiliser des souches plus robustes, mais elles vont avoir le même type d'aliments. À la poule pondeuse, on donne des céréales (65-70%), des protéagineux (soit du soja, soit de la féverole) et des minéraux. Elles ont toutes à peu près le même type d'aliments dans tous les modes d'élevage (plein air, cage…). C'est l'origine des aliments qui va changer. En élevage bio, il faut que les aliments soient organiques. La coquille, elle, n'a pas d'influence nutritionnelle, la couleur de la coquille est purement génétique, de la même façon qu'on ne changera pas la couleur de ses yeux en fonction de ce que l'on mange ou la couleur de sa peau. Le blanc d'oeuf est très peu variable également, la seule chose qui peut changer, c'est la composition des lipides du jaune.
"Et les différences entre un oeuf élevé en plein air qu'il soit bio ou non, et un oeuf qui provient d'un élevage conventionnel en cage aménagée, sont surtout des différences de qualité qui peuvent jouer sur la couleur de la coquille parce que la poule qui va dehors aura accès à la terre, elle va consommer entre 5 et 30 grammes de terre, elle aura accès à l'herbe… et en fonction de la saison (hiver ou été), l'herbe va contenir plus ou moins de pigments… Mais nutritionnellement, il y a peu de différences. C'est un choix éthique, de société, d'aménagement de territoire qui permet de choisir un mode de production en particulier."
"La formulation est à peu près identique dans tous les modes d'élevage. On sait en revanche enrichir des oeufs en oméga 3 par exemple car on va donner des huiles de lin que ce soit en bio ou non. Ce n'est pas un marché très développé en France mais c'est un marché qui peut être développé dans d'autres pays."