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Aliments ultra-transformés : un risque accru de vieillissement biologique ?

Plats préparés, sodas, biscuits… Une consommation régulière d’aliments industriels ultra-transformés favoriserait le vieillissement biologique des cellules, selon une étude espagnole.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Image d'illustration.  —  Crédits Photo : © Shutterstock / NikomMaelao Production

Nouvelles inquiétudes autour des plats ultra-transformés. Déjà associés à un risque accru de cancers, de mortalité ou de diabète, ces aliments sont pointés du doigt dans nouvelle étude pour leur rôle dans le vieillissement biologique.

Les aliments industriels ultra-transformés regroupent tous les produits fabriqués avec peu de matières premières brutes mais beaucoup d’additifs et d’ingrédients reconstitués : plats préparés, biscuits, sodas, hamburgers par exemple. Selon des chercheurs espagnols de l’université de Navarra, à Pampelune, ces aliments favoriseraient le vieillissement biologique de ceux qui en consomment beaucoup. Leur étude publiée dans l'American Journal of Clinical Nutrition est présentée à la conférence européenne et internationale sur l'obésité (ECOICO 2020) organisée en ligne du 1er au 4 septembre 2020.

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886 participants de plus de 55 ans

Pour ces travaux, les chercheurs se sont appuyés sur un marqueur du vieillissement biologique : les télomères. Il s’agit des zones situées aux extrémités des chromosomes, chargées de préserver l’intégrité de l’ADN. Ces télomères raccourcissent naturellement avec l’âge et, à mesure qu'ils s’usent, la sénescence ou vieillissement biologique des cellules augmente. Elles cessent alors de se diviser et de fonctionner normalement.

En pratique, les scientifiques ont recruté 886 participants de plus de 55 ans. Ils les ont ensuite réparti en quatre groupes, des plus gros utilisateurs d'aliments ultra-transformés (trois ou plus par jour) aux plus faibles (moins de deux). Une consommation établie grâce à des questionnaires d’habitude alimentaire remplis tous les deux ans depuis plus de 20 ans. Les chercheurs ont ensuite prélevé des échantillons de leur salive pour estimer la longueur de leur télomère grâce à des analyses génétiques.

Un risque doublé pour les gros consommateurs

Résultat : les plus gros consommateurs (plus de trois portions ou plats par jour) de ces aliments très modifiés doublaient pratiquement leur risque d'avoir des télomères courts comparés à ceux qui en consommaient le moins. Autrement dit, d’un point de vue biologique, les gros consommateurs de produits transformés avaient des cellules potentiellement moins fonctionnelles que les plus petits consommateurs du même âge.

Mais ce n’est pas tout. Les chercheurs ont également observé que les plus grands consommateurs d’aliments ultra-transformés étaient plus susceptibles de grignoter entre les repas, d'avoir des antécédents familiaux de maladie cardiovasculaire et de souffrir de diabète, de surpoids, d’obésité, d’hypertension ou encore de dépression.

Pas encore de lien de cause à effet prouvé

"Nous avons montré une forte association entre la consommation d’aliments ultra-transformés et la longueur des télomères " concluent les chercheurs dans leur publication, avant de tempérer : "des recherches supplémentaires dans des études longitudinales plus importantes avec des mesures de base et répétées des télomères sont nécessaires pour confirmer ces observations" avant de pouvoir établir un lien de cause à effet entre le régime alimentaire et le vieillissement biologique.

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