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Selon l'UFC-Que Choisir, trop de poissons issus de la surpêche en supermarché

Moins de 15% des grandes surfaces proposeraient des cabillauds, soles et bars issus de pratiques respectueuses des ressources ou proviendraient de zones "où les stocks sont abondants", selon l'UFC-Que Choisir.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Bars sur un étal (cc-by-sa Thomon)

Selon l'association de consommateurs, qui a mené une enquête auprès de 1.134 poissonneries de grandes surfaces entre le 20 janvier et le 3 février derniers, pas moins de 86% des poissons vendus dans la grande distribution "sont pêchés selon des méthodes non durables ou dans des stocks surexploités".

L'enquête avait un double objectif : d’une part vérifier le respect de l’affichage des mentions obligatoires (relatives aux méthodes de pêche et les zones de capture) et, d’autre part, d’évaluer si les poissons étaient issus de pratiques et de sites assurant le renouvellement des stocks [1]. L’association rappelle en effet que, selon de récentes estimations, "88% des stocks européens [sont] surexploités ou voient leur capacité à se reconstituer menacée".

S’intéressant à trois espèces menacées par la surpêche – cabillauds, soles et bars – la conclusion de l’UFC-Que choisir est sans appel : "la grande distribution n'a aucune politique d'approvisionnement durable pour les trois espèces étudiées".

Le consommateur mal informé dans la majorité des cas

Selon l'association, dans deux tiers des établissements visités, les mentions obligatoires sont "absentes, fantaisistes ou trop vagues". Ainsi, "avec plus de trois poissons sur quatre mal étiquetés, Intermarché décroche la palme, talonné par Système U et Leclerc qui totalisent respectivement 76% et 67% d'étiquetages non conformes", affirme UFC-Que Choisir.

S'agissant des zones de capture, l'association a relevé des mentions vagues du type "Atlantique" ou "Méditerranée" : "or, en l'absence de zone maritime précise, on ne peut pas identifier les poissons provenant de stocks surexploités", estime-t-elle. Quant à l'information sur les méthodes de pêche, elle est absente "pour un poisson sur quatre", précise UFC-Que Choisir.

Contacté par la rédaction d’Allodocteurs.fr, Gérard Romiti, président CNPMEM (Comité national des pêches maritimes et des élevages marins) a exprimé "les plus grandes réserves à l’égard des allégations" de Que Choisir, promettant de répondre à l’article "dans les plus brefs délais" par voie de communiqué.

L’association en appelle à la Répression des fraudes

Compte tenu des résultats de son enquête, l'association demande à ce que les ministres européens de la Pêche alignent "strictement les futurs quotas sur les recommandations émises par les experts du Conseil international pour l'exploration de la mer" et que "l'étiquetage réglementaire intègre un indicateur explicite de la durabilité du poisson".

Elle annonce par ailleurs qu'elle saisit la Répression des fraudes afin qu'elle réalise des contrôles sur le respect des dispositions réglementaires d'étiquetage.

Selon une étude de l'institut FranceAgrimer datant de septembre 2018, trois quarts des achats de poissons frais et autres produits de la mer des consommateurs français sont réalisés dans la grande distribution.

la rédaction d'Allodocteurs.fr, avec AFP


[1] L’association a considéré comme "non durables" les zones de capture "non conformes aux dispositions du règlement européen n°1379/2013 du 11 décembre 2013"

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