Compléments alimentaires : attention aux produits inefficaces voire dangereux
Largement consommés par les Français, les compléments alimentaires n’ont jamais prouvé leur efficacité et certains exposent à des risques de surdosage ou d’effets secondaires, alerte le magazine 60 Millions de consommateurs.
Contre la fatigue, les troubles du sommeil, les rhumes ou encore les problèmes de transit, les compléments alimentaires sont nombreux et appréciés des Français. Mais sont-ils réellement efficaces et sans danger ? Dans son Hors-série paru le 10 octobre 2019, le magazine 60 Millions de consommateurs s’est penché sur ces "pilules miracles". Et les résultats sont mitigés : "si certains se révèlent intéressants, d’autres peuvent, au contraire, être susceptibles d’engendrer certains troubles ou d’aggraver des pathologies" observe le magazine.
Pas d’efficacité contre le rhume ou la baisse d’immunité
Pour son analyse, le magazine a sélectionné 120 compléments alimentaires parmi les plus vendus en France. Premier constat : la preuve de l’efficacité des compléments n’est pas démontrée. "Peu de produits sur le marché disposent d’études scientifiques attestant de leur bien-fondé sur la santé" révèle 60 Millions.
Les compléments vitalité, par exemple, souvent plébiscités à l’approche de l’hiver, "n’ont jamais fait la preuve de leur efficacité dans le traitement du rhume ou de l’immunité". Pire, la spiruline et les micro-algues, "souvent préconisées en cas de baisse de tonus" peuvent "paradoxalement être chargées en métaux lourds" avertit le magazine.
Dioxyde de titane et colorant à risque
Autre point problématique soulevé par cette enquête : la présence dans les compléments alimentaires de nombreux additifs potentiellement à risque. C’est notamment le cas du colorant rouge Allura "suspecté d’accroître l’hyperactivité chez les enfants". De même, "un certain nombre de produits étudiés contiennent également du dioxyde de titane (E 171) soupçonné d’être pro-inflammatoire et de nuire au système immunitaire" alerte le magazine qui rappelle que cet additif "sera d’ailleurs interdit dans l’alimentation en janvier 2020".
Des risques d’effets secondaires "pas tenus d’être notifiés"
Mais ce n’est pas tout : même si les compléments alimentaires ne sont pas des médicaments, un risque de surdosage et d’effets secondaires existe : "nausées, vertiges, palpitations..." recense par exemple 60 Millions. Certains de ces produits sont également contre-indiqués pour "les femmes enceintes, les enfants, les personnes âgées, les sujets allergiques" et peuvent interagir avec des traitements en cours comme ceux prescrits contre le diabète, l’hypertension ou les cancers.
Et "même si les mentions obligatoires sont indiquées, les informations présentes sur les boîtes restent lacunaires", déplore le magazine. N’ayant pas le statut de médicament mais celui d’aliment, "les notices ne sont pas obligatoires" et les risques de surdosage ou d’effets indésirables "pas toujours tenus d’être notifiés".
Autant d’arguments qui expliquent pourquoi le magazine demande donc "un durcissement de la réglementation en vigueur pour ces compléments de plus en plus consommés".