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Etude sur la viande rouge : les auteurs n’avaient pas déclaré leur liens d’intérêt

 Les scientifiques qui affirmaient dans une étude début octobre que continuer à consommer de la viande était sans danger pour la santé auraient omis de déclarer leurs liens avec le secteur agroalimentaire.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le
Crédits Photo : © Pixabay / Fermo Sergio  

Manger de la viande n’expose qu’à un risque faible pour la santé. C’est ce qu’affirmaient au début du mois des chercheurs qui se disaient "indépendants" dans une étude publiée dans la revue Annals of Internal Medicine.

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Cette publication que nous avions relayé, La viande rouge, finalement sans danger pour la santé ?avait alors déclenché une tempête scientifique, puisque les recommandations actuelles de l’Organisation mondiale de la Santé et toutes les autres études préconisent une diminution de la consommation des viandes rouges et transformées en raison de leur implication dans la survenue de cancers et de maladies cardiovasculaires.

Industriels de la viande et de l’élevage

Mais selon des informations révélées par Le Monde, au moins trois des 14 chercheurs n’ont pas déclaré auprès de la revue "leurs relations avec le secteur agroalimentaire, contrairement aux exigences éthiques de cette dernière".

Ce serait notamment le cas du docteur Patrick Stover de l’université A&M Texas. Cette instution est "étroitement liée aux industriels de la viande et de l’élevage" et "bénéficie de plusieurs millions de dollars de financements de la part du secteur qui pèse 12,9 milliards de dollars (11,7 milliards d’euros) au Texas, premier Etat producteur de viande aux Etats-Unis", d’après Le Monde.

Or le docteur Stover est à la fois vice-chancelier, doyen du collège pour l’agriculture et les sciences de la vie et directeur de l’unité de recherche AgriLife au sein de cette université. "Agrilife comprend un programme d’enseignement sur les élevages de bovin, des ateliers éducatifs pour les éleveurs de bétail et la promotion du bœuf du Texas auprès des consommateurs" détaille de son côté le Washington Post.

Lobbying scientifique

Un autre chercheur, le professeur Bradley Johnston qui a coordonné les travaux publiés début octobre est également pointé du doigt. Il n’a en effet pas fait état d’un versement "reçu en 2015 de l’International Life Sciences Institute (ILSI), organisation de lobbying scientifique du secteur agroalimentaire" et qui aurait servi à financer une autre étude controversée sur la consommation de sucre. Le problème : ILSI est soutenu par des géants agroalimentaires comme McDonald’s, Coca-Cola et PepsiCo.

"Cet argent datait de 2015, donc c’était en dehors de la période de trois ans pour la déclaration d’intérêts" justifie le professeur Johnston dans un article du New York Times. "Je n’ai aucune relation avec eux" poursuit-il. Pourtant, Bradley Johnston n’avait pas non plus déclaré ce versement lors de la publication en 2016, donc en plein pendant la période de trois ans, d’un article portant sur l’influence du marketing alimentaire sur les enfants dans la revue Obesity Reviews. Une omission reproduite par son co-auteur le docteur Behnam Sadeghirad.

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Pas de rétractation prévue

Mais quel devenir pour la publication sur la consommation de viande rouge dans les Annals of Internal Medicine ? "Allons-nous retirer l’article ? Non" affirme Christine Laine, rédactrice en chef de la revue scientifique dans les colonnes du Washington Post. "Un grand nombre d’essais sur les médicaments bénéficient d’un financement de l’industrie. Les conflits d’intérêts ne sont qu’une source potentielle de biais" poursuit-elle.

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