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La malbouffe à l'origine de plusieurs cancers ?

Les consommateurs d’aliments de faible valeur nutritionnelle sont également ceux qui développent le plus de cancers – notamment du sein, de la prostate ou du rectum. D'où l’importance d’une bonne information nutritionnelle.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Bien des pathologies peuvent être liées à une mauvaise alimentation. Les cancers en font partie, et l’évaluation de la qualité nutritionnelle des aliments pourrait constituer un prédicteur intéressant du sur-risque de ces maladies.

Désireux d’évaluer la pertinence du Nutriscore (système d’évaluation de la valeur nutritionnelle des aliments développé par l’Anses), des chercheurs français ont analysé des données de consommation alimentaire recueillies auprès de plus de 470.000 adultes durant de longues années (plus de la moitié des participants ont été suivis durant plus de 15 ans). La valeur nutritionnelle associée à l’alimentation des participants a été calculée sur la base d’un outil très proche du Nutriscore. L’objectif était de déterminer si une corrélation existait entre la qualité de l’alimentation et les cas de cancers recensés durant la période de suivi.

Voir également : Étiquetage nutritionnel : pétition contre les "manoeuvres" de six géants de l'alimentation

 

De nombreux cancers concernés

Tous cancers confondus, les consommateurs des aliments les moins bien notés présentent un sur-risque de cancers estimé entre +2% et +10%, comparés au groupe de consommateurs les plus en accord avec le Nutriscore.

L’analyse a anticipé de nombreuses sources de confusions et d’erreurs d’interprétation, en intégrant dans les calculs les sur-risques directement liés aux habitudes de consommation de tabac, d’alcool, ainsi qu’à divers critères liés aux lieux de vie ou au niveau socio-économique des participants. Résultat : pour des personnes dont les habitudes de vie ne diffèreraient que sur la qualité nutritionnelle des aliments consommés, une différence significative existe concernant le risque de cancers.

"Les taux de cancer chez les 20% [dont la consommation était le plus en accord avec le Nutriscore] était de 69,5 cas sur 10.000, contre 81,4 cas sur 10.000 pour les 20% [les moins en accord]", constatent les chercheurs. "Des scores plus élevés […] ont été spécifiquement associés à des risques plus élevés de cancers du côlon-rectum, des voies aéro-digestives supérieures et de l'estomac, du poumon pour les hommes, et le foie et du sein après la ménopause pour les femmes", soulignent-ils.

Malbouffe et cancer : un dossier à charge qui s'épaissit

Ces résultats confirment des observations déjà réalisées par le passé sur d’autres cohortes de personnes suivies sur le long terme (SU.VI.MAX et NutriNet-Santé).

Les chercheurs notent que les données analysées étant relatives à des participants globalement "plus soucieux de leur santé comparés à la population générale" et que, par conséquent, "les comportements alimentaires malsains peuvent avoir été sous-représentés dans cette étude".

Plus tôt cette année, des membres de la même équipe de recherche avaient publiés dans le British Medical Journal une étude corrélant consommation d’aliments "ultra-transformés" et sur-risque de cancer. La notion d’"ultra-transformation", proposée en 2009 par le département nutrition de l'université de Sao Paulo au Brésil, recouvre des aliments "dont la particularité est d'être fabriqués avec très peu de matières premières brutes (fruits, lait, viande..) et beaucoup d'additifs ou d'ingrédients reconstitués dans le but de leurrer le goût du consommateur et d'obtenir un produit facile à utiliser". Le score nutritionnel de ces aliments est généralement – mais pas systématiquement – mauvais.

la rédaction d'Allodocteurs.fr

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