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L'UFC-Que Choisir alerte sur les aliments ultra-transfomés destinés aux enfants

Les petits-déjeuners et goûters industriels sont souvent de très mauvaise qualité nutritionnelle. L'UFC-Que Choisir demande la généralisation du Nutri-Score quand des scientifiques conseillent de se tourner vers les aliments non ultra-transformés.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Que contiennent vraiment les céréales et biscuits de nos enfants ? Dans une nouvelle enquête publiée le 26 novembre 2019, l’UFC-Que Choisir dénonce l’absence d’affichage du Nutri-Score et alerte sur la mauvaise qualité nutritionnelle des aliments et boissons destinés aux enfants.

Des qualités nutritionnelles "déplorables"

Premier constat : selon l’Observatoire de la Qualité des Aliments, le Nutri-Score lancé il y a deux ans ne figure que sur 5% des produits en septembre 2019. Or, les aliments ultra-transformés du petit-déjeuner et du goûter des enfants présentent des qualités nutritionnelles médiocres voire mauvaises et, selon l’association de consommateurs, "si le Nutri-Score était affiché, les parents écarteraient beaucoup de ces produits".

Pour connaître avec précision la qualité des produits destinés aux enfants, l’UFC-Que Choisir s’est penché sur une trentaine d’aliments et de boissons destinés aux enfants et dépourvus de Nutri-Score. "Les résultats de cet examen sont déplorables" révèle l’UFC-Que Choisir dans un communiqué.

A lire aussi : Alimentation : nos enfants mangent de plus en plus mal !

Mauvaise note pour les céréales, biscuits et boissons aux fruits

Premier problème : les céréales du petit-déjeuner dont raffolent les enfants. Aucune des marques testées ne possèdent un Nutri-Score A. Le moins mauvais élève obtient un B mais la majorité est C ou D, tout comme les biscuits spécial "petit-déjeuner". Même constat du côté des goûters. Seules les compotes obtiennent un A mais tous les gâteaux, biscuits, barres céréalières et crêpes fourrées n’obtiennent qu’un D ou un E.
Enfin, les résultats ne sont pas plus reluisants pour les boissons destinées aux enfants. Les laits aromatisés reçoivent un B, mais seraient plutôt à classer parmi les aliments que parmi les boissons, selon l’UFC-Que Choisir. Enfin, les boisons aux fruits n’obtiennent qu’un Nutri-Score D ou E, équivalent à celui d’un soda ou d’une limonade.

Nutri-Score ou aliments non transformés ?

"Si notre étude démontre qu’à rebours des recommandations officielles, trop d’industriels continuent à saturer leurs produits de sucres et de matières grasses, elle souligne aussi que le Nutri-Score permet de faire comprendre en un clin d’œil leur mauvaise qualité nutritionnelle" avance l’UFC-Que Choisir, qui milite pour une obligation de l’affichage du Nutri-Score sur tous les produits à l’échelle européenne.

Un avis que ne partage pas le docteur Anthony Fardet, chercheur en alimentation préventive et holistique à l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) de Clermont-Ferrand : "afficher un Nutri-Score vers tous les aliments ne va pas aider les parents à sortir des produits ultra-transformés". Car si choisir un aliment Nutri-Score A est moins pire qu’en choisir un C, le mieux reste de se tourner vers "les vrais aliments".

Les exhausteurs de goûts poussent à la consommation

La marche à suivre serait donc, selon ce scientifique, de "préférer un petit-déjeuner à base de « vrai » pain complet, de « vrai » beurre, de confiture ou de miel et de lait bio par exemple" et d’opter pour "un fruit entier, à coque ou séché pour le goûter, avec éventuellement une tranche de « vrai » pain complet accompagné d’un morceau de chocolat dont on n’a pas exacerbé la qualité sensorielle".

Car dans les produits ultra-transformés se cachent souvent "des exhausteurs de goût qui donnent au consommateur l’envie d’en manger plus que de raison" souligne Anthony Fardet. Et c’est bien là le problème : "manger un biscuit de manière exceptionnelle pour le plaisir ne pose pas de problème" rassure le chercheur. Mais c’est quand la consommation devient régulière et répétée que les risques pour la santé émergent : "surpoids, obésité, voire pré-diabète à plus long terme" note le scientifique. Alors que comme le rappelle l’UFC-Que Choisir, "près d’un enfant sur cinq est déjà touché par l’obésité ou le surpoids".

"Une pomme aura du mal à rivaliser avec une barre chocolatée"

Autre risque généré par ces aliments ultra-transformés pour les enfants : "les éloigner des goûts plus subtils des vrais aliments qu’ils trouveront alors fades" déplore Anthony Fardet. "Une pomme ou une amande aura en effet du mal à rivaliser avec une barre chocolatée car le goût et la sensorialité des aliments ultra-transformés sont standardisés et aimés par tous les enfants" poursuit-il.

Les biscuits de notre enfance ont (mal) vieilli

Mais le choix des aliments ultra-transformés reste souvent plus simple pour les parents d’enfants aux goûts difficiles et rassurante lorsqu’il s’agit d’aliments que les parents ont eux-mêmes consommé enfants. Mais les biscuits de notre enfance, s’ils ont conservé le même nom, n’ont pas forcément conservé la même recette. "On sait que les recettes ont évolué dans les années 1980 lorsque les petites entreprises de biscuits ont été rachetées par des grands groupes agroalimentaires qui ont opté pour des coûts de production plus bas et des goûts standardisés" avance Anthony Fardet. Et, en dehors des produits eux-mêmes, "le régime alimentaire en totalité et l’hygiène de vie globale ont évolué en quelques décennies" souligne enfin le chercheur.

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