L'Union européenne interdit les produits contenant du caroube contaminé
Plusieurs lots de gomme de caroube, un additif très courant, ont été contaminés à l'oxyde d'éthylène. Face au risque que représente ce pesticide cancérogène, l'UE a décidé d'interdire tous les produits contenant du caroube.
Les produits contenant du caroube, un additif (E410) utilisé notamment dans les glaces, et contaminé à l'oxyde d'éthylène devront tous être retirés du marché européen. Le retrait sera obligatoire même si l’oxyde d’éthylène, un pesticide cancérogène interdit en Europe, n'est pas détecté, a tranché vendredi soir la Commission européenne.
Les entreprises ayant mis sur le marché des produits dont il est prouvé qu'ils ont été contaminés à l'oxyde d'éthylène "devront les retirer du marché". Les produits qui ont déjà été achetés par les consommateurs devront eux être rappelés indique la cellule de crise mise en place sur le sujet.
Aucun seuil sûr
Cette interdiction totale a été décidée "parce qu'aucun niveau d'exposition sûr ne peut être défini pour les consommateurs", selon la Commission européenne. L'oxyde d'éthylène, un "agent cancérogène, mutagène et reprotoxique" est interdit dans l'Union européenne mais a été détecté dans de nombreux produits importés ou issus de produits importés contaminés.
Rien qu'en France, plusieurs centaines de références de glaces ainsi que des produits multiples (sésame, épices, infusions, compléments alimentaires, sucre en poudre...) contenant du caroube font, depuis l'automne 2020 l'objet d'une procédure de rappel qui peut être consultée sur le site de la Répression des fraudes (DGCCRF).
Une contamination indétectable
L'ONG Foodwatch, ainsi que le syndicat Solidaires CCRF&SCL d'agents de la Répression des Fraudes, avaient récemment alerté sur cette contamination. Ils accusaient les autorités de vouloir laisser "s'écouler sur le marché européen des produits" dont la contamination serait "en dessous du seuil détectable", soit 0,02mg/kg.
"Si on incorpore un produit contaminé à une glace par exemple, il va peut-être se retrouver sous le seuil de détection", décryptait alors Roland Girerd, de Solidaires CCRF & SCL. "Ça ne veut pas dire qu'il a disparu. Et dans la mesure où ces ingrédients sont utilisés dans tout un tas de produits, cela peut vouloir dire qu'on ne va pas les ingérer que dans un seul d'entre eux". Vendredi soir, Foodwatch s'est réjoui "que la réglementation qui garantit la sécurité sanitaire des Européens depuis 2002 soit réellement appliquée. Même si cela aurait dû couler de source".