Plats ultra-transformés : un risque accru de diabète ?
Les aliments ultra-transformés, déjà associés à un risque plus élevé de maladies cardiovasculaire et d’obésité, pourraient aussi accroître les risques de diabète de type 2, selon une nouvelle étude NutriNet-Santé.
Plats préparés, sodas, snacks… l’abus d’aliments ultra-transformés est dangereux pour la santé. Si les scientifiques avaient déjà montré que la consommation de ces produits industriels était associée à un risque accru d’obésité ou de maladies cardiovasculaires, un nouveau lien vient d’être mis à jour. Des chercheurs en nutrition de l’université Paris 13 et de l’hôpital Avicenne (Bobigny) soupçonnent en effet que ces aliments soient aussi liés à un risque de diabète de type 2. Ils publient leur étude le 16 décembre dans la revue JAMA Internal Medicine.
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Proportion d’aliments ultra-transformés et diabète
Pour ces travaux, les chercheurs ont utilisé les données de 104.707 participants à la vaste étude française NutriNet-Santé, mise en place en 2009 pour étudier les liens entre nutrition et santé. Ils ont comparé les habitudes alimentaires de ces volontaires et leur risque de développer un diabète de type 2.
Résultat : "plus la proportion d'aliments ultra-transformés dans l'alimentation est importante, plus le risque de diabète de type 2 est élevé", selon les chercheurs qui émettent tout de même un bémol : "ces résultats doivent être confirmés sur d'autres populations et avec d'autres méthodes."
Sel, graisses saturées et sucre
Mais de quels aliments s’agit-il ? Des aliments sont considérés comme ultra-transformés quand ils ont subi des procédés industriels de transformation et contiennent de nombreux ingrédients, dont des additifs. Cela concerne par exemple la plupart des plats prêts à réchauffer, les sodas, les "steaks" végétaux reconstitués avec additifs et les snacks en général.
Tous ces produits sont généralement plus riches en sel, graisses saturées et sucre mais pauvres en vitamines et en fibres, selon les chercheurs. S'y ajoutent des contaminants provenant des emballages et des contenants en plastique.
Principe de précaution
Dans tous les cas, que ce soit pour le diabète ou pour les autres maladies chroniques liées aux aliments ultra-transformés, si une association a été mise en évidence, aucun lien de cause à effet n'a été démontré à ce stade, soulignent les auteurs.
Pour autant, "l'accumulation de données a poussé plusieurs pays, comme la France (…), à recommander de privilégier la nourriture non transformée, ou la moins possible, et de limiter la consommation d'aliments ultra-transformés, au nom du principe de précaution", ajoutent-ils.
D’autres facteurs à prendre en compte
Par ailleurs, les auteurs de l’étude ajoutent plusieurs mises en garde à leurs travaux. Premièrement, ils précisent qu’ils ne peuvent pas dire avec certitude que le risque accru de diabète vient uniquement des aliments ultra-transformés. En effet, il peut être lié à d'autres paramètres, comme l'activité physique, le poids ou la qualité globale de l’alimentation, même si les chercheurs ont fait des corrections statistiques pour limiter ce type de biais.
Autre limite à cette étude : le fait que le terme "ultra-transformés" regroupe des aliments très différents, selon des scientifiques qui n'ont pas participé à l'étude. Pour autant, "les associations observées (entre ces aliments et le risque de diabète) sont suffisamment fortes pour justifier d'autres recherches, afin d'en comprendre les raisons", confie à l’AFP le professeur Gunter Kuhnle, de l'université de Reading en Angleterre.