Faut-il jeûner pour être en bonne santé ?
Un article publié le 16 novembre dans la revue scientifique Science présente les recherches le plus récentes sur le rôle du jeûne dans le vieillissement et le développement de maladies.
Jeûner pour perdre du poids, pour se purifier, pour guérir. Les régimes fondés sur le jeûne se multiplient, pourtant la recherche scientifique sur le sujet se limite aux études sur animaux et à quelques essais cliniques chez l' Homme.
Les premières études sur le sujet remontent à plus d'un siècle. En 1917, une recherche suggérait que réduire l'alimentation des rats prolongeait leur espérance de vie. Depuis lors, les études ont confirmé ces résultats chez plusieurs espèces d’animaux. L’approche est toujours la même, les animaux sont soumis à ce qu’on appelle une restriction calorique, leur alimentation est réduite de 15 à 40%. La réduction de l’apport calorique non seulement augmente l’espérance de vie, mais induit une amélioration générale de l'état de santé de l'animal.
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Est-il possible de transposer ces résultats aux humains ? Les chercheurs ne sont pas certains. Quelques études ont été menées, mais sur un petit nombre d'individus. Ils suggèrent la possibilité qu'une réduction de l'apport calorique ait un effet positif chez l'Homme, sur l'activité cellulaire, ainsi que sur l'incidence des plusieurs maladies liées à l'âge, comme les pathologies cardiovasculaires ou le cancer.
Il s’agit d’essais cliniques, à confirmer. Il ne faut pas oublier que chez l'Homme, une réduction drastique de l'apport calorique comporte des risques. Sans réserves d'énergie adéquates, le corps peut être en difficulté en cas de maladie, d'infections ou d'opérations chirurgicales.
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Un temps pour le jeûne
Selon des études récentes, toutefois, le secret de la restriction calorique n'est pas la restriction calorique en tant que telle. Ce qui compte, ce n’est pas ce qu'on mange ou combien on mange, mais plutôt quand on mange. Avez-vous déjà entendu dire qu'il faut manger beaucoup au petit-déjeuner, moins au déjeuner et encore moins au dîner ? Eh bien, une série de recherches sur les primates et les souris confirme cette croyance.
Si les animaux mangent autant qu’ils le souhaitent, mais dans un laps de temps limité, au cours des douze premières heures de la journée, plutôt qu’à toute heure du jour ou de la nuit, non seulement ils maigrissent, mais leur taux de cholestérol varie, la tolérance au glucose est améliorée. La résistance à l'insuline est réduite, ce qui induit une réversion des effets du diabète.
Ces résultats ont été partiellement confirmés chez l'homme. Se nourrir sur 12 heures et non sur 24, améliore la sensibilité à l'insuline et la pression artérielle chez les sujets prédiabétiques, selon une étude publiée en 2018.
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Jeûner un jour sur deux
Les chercheurs explorent une troisième voie, celle de l’alternance, pendant un certaine période, d’un jour de jeûne et un jour d'alimentation normale. Cette approche semble avoir un effet protecteur chez la souris contre l'obésité, les maladies cardiovasculaires, le diabète, l'hypertension et les maladies neurodégénératives.
Chez les humains, des études cliniques préliminaires suggèrent que cela peut faire perdre du poids aux personnes obèses, réduire la pression artérielle et augmenter la sensibilité à l'insuline. Chez les patients cancéreux, le jeûne semblerait affaiblir les cellules cancéreuses avant la chimiothérapie.
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