Aloe vera, ginkgo, gingembre... Non, les compléments à base de plantes ne sont pas sans danger
Même s'ils sont naturels, les compléments alimentaires à base de plantes peuvent parfois être dangereux pour la santé, alerte l'Anses. Cette agence rappelle en effet que de nombreuses contre-indications existent.
Les compléments alimentaires à base de plantes peuvent présenter des risques parfois graves pour la santé, avertit de nouveau jeudi 8 juin l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) dans un communiqué.
Allergies, atteintes du foie...
Ces compléments, "loin d’être anodins, peuvent
entraîner des effets indésirables parfois graves, comme des allergies sévères
ou des atteintes hépatiques potentiellement mortelles", rappelle l'Anses.
À la différence des médicaments, les compléments alimentaires ne comportent pas de notice obligatoire où des informations de sécurité pourraient apparaître. Seules quelques informations succinctes, comme la liste des ingrédients, doivent être indiquées.
"La simple mention de la présence de plantes dans les
compléments alimentaires peut parfois être faussement rassurante pour le
consommateur, alors que certaines plantes peuvent présenter un risque dans
certaines conditions d’utilisation, selon le type d’extraits de plantes ou la
sensibilité de populations particulières, comme les femmes enceintes ou les
enfants", souligne l'Anses.
Et les compléments alimentaires ne font que "très rarement l’objet de conseils aux consommateurs", qui peuvent donc ingérer "des produits inadaptés à leur santé", note encore l'agence.
Une liste des contre-indications
Pour prévenir des effets indésirables, l'Anses a analysé et
adapté les mentions et restrictions existantes pour les médicaments à base de
plantes, en les transposant aux compléments alimentaires contenant ces mêmes
plantes, dans un avis qui vient d’être publié.
Elle a aussi listé l’ensemble des précautions d’emploi, recommandations, contre-indications et interactions médicamenteuses potentielles relatives à 118 plantes médicinales utilisées dans les compléments alimentaires.
De l'achillée millefeuille au gingembre, en passant par le
millepertuis, un tableau synthétique pour chaque plante est accessible en
ligne, principalement pour les médecins, pharmaciens, nutritionnistes.
L'aloe vera est par exemple contre-indiqué en cas d’occlusion intestinale et de maladie inflammatoire intestinale, entre autres. L'échinacée en cas de pathologie du système immunitaire ou de prise de médicaments affectant le système immunitaire. Et le ginkgo biloba en cas d'épilepsie notamment.
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Mieux former les professionnels de santé
Pour améliorer la sécurité du consommateur, l’Anses recommande aux fabricants de faire apparaître explicitement sur la notice ou l'emballage les éventuelles restrictions d’usage liées à la présence de plantes.
Concernant les soignants chargés de conseiller ou vendre des
compléments alimentaires, elle préconise une formation à la sécurité et à
l’usage des plantes contenues dans ces compléments.
Plus largement, les professionnels de santé sont invités à
signaler tout effet indésirable.