Alzheimer : tout savoir sur le Leqembi, ce nouveau traitement très attendu
L'Agence européenne du médicament vient d'approuver un traitement destiné aux formes précoces de la maladie d'Alzheimer. Explications.
C'est un immense espoir pour des milliers de patients. Ce jeudi 14 novembre, l'Agence européenne des médicaments (EMA) a approuvé pour certains patients un traitement très attendu destiné à réduire le déclin cognitif des personnes souffrant de la maladie d'Alzheimer, après l'avoir initialement bloqué en juillet.
Le traitement, commercialisé sous le nom de Leqembi, est désormais recommandé par l'EMA pour des patients n'ayant pas encore atteint un stade avancé de la maladie, a expliqué le régulateur européen.
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À qui est destiné ce médicament ?
"Après avoir réexaminé son avis initial, le comité des médicaments à usage humain (CHMP) de l'EMA a recommandé d'accorder une autorisation de mise sur le marché du Leqembi (lécanemab) pour le traitement des troubles cognitifs légers (troubles de la mémoire et de la pensée) ou de la démence légère dus à la maladie d'Alzheimer (maladie d'Alzheimer au stade précoce)", et ce que pour certains groupes de patients, a expliqué l'EMA.
"Un réexamen a permis de conclure que les bénéfices l'emportent sur les risques dans une population restreinte de patients", a-t-elle ajouté.
Quels sont les risques du Leqembi ?
En juillet, l'EMA s'était prononcée contre la mise sur le marché du Leqembi dans l'UE, estimant que l'effet observé du traitement ne contrebalançait pas le risque d'effets secondaires graves, dont des saignements potentiels dans le cerveau.
Elle a approuvé le traitement jeudi uniquement pour les patients présentant un risque plus faible d'hémorragie cérébrale potentielle, c'est-à-dire ceux qui n'ont qu'une ou aucune copie du gène ApoE4 - un type de gène connu comme un facteur de risque important pour la maladie d'Alzheimer.
Un médicament déjà commercialisé dans plusieurs pays
Ces patients sont moins susceptibles de souffrir de certains problèmes de santé graves que les personnes possédant deux copies du gène, a indiqué l'EMA, basée à Amsterdam.
Le Leqembi, mis au point par le laboratoire pharmaceutique japonais Eisai et le fabricant américain Biogen, a été autorisé en janvier 2023 aux Etats-Unis pour les patients n'ayant pas atteint un stade avancé de la maladie. Il est également commercialisé au Japon et en Chine.
Le régulateur britannique du médicament a quant à lui approuvé ce traitement en août dernier.
Comment fonctionne le Leqembi ?
Malgré des décennies de recherche, les scientifiques ne sont pour l'instant pas parvenus à réaliser une véritable percée dans la lutte contre la maladie d'Alzheimer, qui touche des dizaines de millions de personnes dans le monde.
La cause exacte de cette maladie reste mal comprise. L'observation du cerveau des patients montre cependant la présence de plaques amyloïdes, qui se forment autour de leurs neurones et les détruisent à terme.
C'est ce qui entraîne les pertes de mémoire caractéristiques de la maladie. Dans les dernières phases, les patients ne peuvent plus effectuer les tâches quotidiennes ou avoir de conversations.
Le traitement Leqembi, administré par intraveineuse une fois toutes les deux semaines, permet d'après des essais cliniques de réduire ces plaques amyloïdes.