Adeptes de heavy metal, votre cerveau peut en prendre un coup !
Selon une étude de cas parue ce vendredi 4 juillet 2014 dans la revue médicale britannique The Lancet, le fait de marquer trop violemment le rythme de la tête sur des musiques telles que du hard rock ou du heavy metal peut s'avérer nuisible pour la santé.
Les adeptes de hard rock devraient-ils modérer leur enthousiasme ? Les écrits parus dans The Lancet mettent en relief les dangers du headbanging - le fait de marquer le rythme de la tête - pourtant habituellement considéré comme inoffensif. Secouer sa tête au rythme de la musique est pourtant une pratique habituelle des hard rockers, se déclinant même selon plusieurs versions : le up and down (secouer la tête de haut en bas), le circular swing (mouvement circulaire de la tête) ou encore le side to side (de droite à gauche). Et cette pratique est parfois si violente qu'elle peut entraîner des dommages au cerveau.
Un cinquentenaire touché en 2013
L'étude de cas de la revue britannique provient de médecins allemands qui se sont chargés d'un homme de 50 ans ayant développé un hématome dans le cerveau en janvier 2013, quatre semaines après avoir participé à un concert de Motörhead (groupe de heavy métal britannique) – le patient se plaignait de violentes migraines qui s'étaient aggravées au fil des jours.
De façon plus précise, les médecins ont découvert chez le patient un hématome sous-dural, hématome situé dans la boîte cranienne, qui se caractérise par une hémorragie entre les différentes couches des méninges entourant le cerveau : le tissu cérébral se retrouve donc comprimé de l'extérieur et cela provoque des manifestations neurologiques pouvant être graves. Les spécialistes allemands ont ainsi du pratiquer une trépanation sur le cinquantenaire, autrement dit un "trou" dans la boîte crânienne pour pouvoir accéder au cerveau.
A savoir que généralement les hématomes sous-duraux font suite à des traumatismes crâniens, et lorsque ces traumatismes ne sont pas très importants, l'hématome peut apparaître quelques semaines après le choc. Le handbanging, qui correspond donc à un mouvement très rapide et brutal de la tête sur un volume sonore très élevé, peut ainsi provoquer un traumatisme engendrant un hématome sous-dural.
Des cas qui se multiplient
Trois cas similaires ont été attribués au headbanging ces dernières années par la littérature scientifique, et l'un des patients en question est même décédé suite à un hématome sous-dural aigu. Le Dr Ariyan Piradesh Islamian de l'Ecole médicale de Hanovre déclare même que l'incidence de cette pratique "pourrait être plus élevée car les symptômes de ce type de blessures sont souvent silencieuses sur le plan clinique ou n'entraînent que des maux de tête modérés qui disparaissent spontanément" : le préjudice en matière de santé reste tout de même bel et bien présent malgré le peu de cas recelés.
Le fait de marquer trop violemment le rythme de la musique avec la tête a également été associé par la littérature à d'autres types de blessures, comme des traumatismes de la région cervicale (aussi dit "coup du lapin"), des dissections de l'artère carotide ou des fractures de la deuxième vertèbre cervicale.
Etude de référence : Chronic subdural haematoma secondary to headbanging, The Lancet, Volume 384, Issue 9937, Page 102, 5 July 2014, doi:10.1016/S0140-6736(14)60923-5