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Cancers : quelle prise en charge en 2020 ?

Moins d'hôpital et plus de soins à la maison : la cancérologie en 2020 fera la part belle aux traitements "ciblés", souvent délivrés à domicile, et aux hospitalisations courtes. Ce sont les résultats d'un travail prospectif, réalisé par Unicancer, la fédération française des centres privés de lutte contre le cancer.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le

Pour cette étude sur les évolutions de la prise en charge du cancer, qui touche chaque année 350.000 nouvelles personnes en France, Unicancer a interviewé 40 médecins spécialistes, permettant de dégager les grandes tendances pour les années à venir.

Plus de chirurgie ambulatoire

La chirurgie ambulatoire - le patient entre le matin au bloc opératoire et sort dans la journée de l'hôpital - aura de plus en plus la cote.

Dépenses réduites pour le système de santé et risques réduits d'infections nosocomiales pour les patients, ce type d'hospitalisation express devrait plus que doubler en cancérologie d'ici 2020 (par nombre de séjours), selon le rapport.

La moitié des opérations pour un cancer du sein devrait se faire en ambulatoire en 2020 contre 12% aujourd'hui. Pour des interventions sur les ovaires ou la thyroïde, 15% des opérations se feront en ambulatoire en 2020 contre, respectivement, 3% et 1% en 2012.

"Le rôle de l'hôpital dans la prise en charge des cancers évoluera pour être moins centré sur le séjour hospitalier et plus focalisé sur la coordination", explique le Pr Josy Reiffers, président d'Unicancer. "La prise en charge des patients atteints de cancer se caractérisera par une succession d'interventions très spécialisées lors des épisodes aigus, suivie de phases d'accompagnement et de surveillance", poursuit le responsable.

Chimio à domicile

Les retours plus rapides d'hospitalisation s'accompagneront d'une multiplication des soins à la maison, dont les chimiothérapies chez soi.

"Nos experts estiment qu'une tendance majeure des années à venir, sous-estimée aujourd'hui, est la possibilité de réaliser les chimiothérapies intraveineuse à domicile", indique Unicancer. Ainsi 14% des chimiothérapies dans le cancer du sein pourront se faire à domicile en 2020 contre 3% actuellement.

En outre, l'administration par voie orale des chimiothérapies devrait se généraliser : ce devrait être le cas de la moitié des chimiothérapies en 2020 contre le quart actuellement.

Développement des thérapies ciblées

Parallèlement, l'accès aux thérapies ciblées se développera, elles deviendront "prépondérantes dans les années à venir", souvent en combinaison avec les chimiothérapies classiques, explique l'oncologue et directeur scientifique de l'Institut régional du cancer de Montpellier, Marc Ychou.

Les thérapies ciblées ont théoriquement moins d'effets sur les cellules saines alors que les chimiothérapies classiques sont destinées à détruire grossièrement les cellules cancéreuses avec des dégâts collatéraux importants.

Réduction des séances de radiothérapie

Côté radiothérapie, le nombre des séances sera fortement réduit, ce qui diminuera les obligations de déplacements des malades vers l'hôpital. Par exemple, pour une bonne part des traitements dans les cancers du poumon, le nombre des séances passera de 30 actuellement à cinq en moyenne.

La "radiologie interventionnelle" qui consiste à utiliser des appareils d'imagerie pour établir un diagnostic et pour traiter, prendra une place prépondérante avec une multiplication par cinq du nombre des hospitalisation pour ce type d'interventions, selon l'étude.

Le champ d'application en cancérologie de cette spécialité en plein essor est vaste. Par exemple, on peut "par le seul point d'entrée d'une aiguille, détruire de petites tumeurs du foie ou des métastases du poumon, par courant électrique (radiofréquence), par le froid (cryochirurgie) ou en les brûlant par des micro-ondes (thermoablation)", selon Unicancer.

Enfin, à toutes ces grandes tendances, viennent s'ajouter l'usage systématique de la biologie moléculaire pour caractériser chaque tumeur (afin de sélectionner des thérapies ciblées) et la généralisation des "soins de support" pour le bien-être et le soutien psychologique du malade.

Source : Unicancer, octobre 2013

 


 

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