Couples : qui se ressemble s'assemble... la science le prouve
Le proverbe est donc bien fondé. Du moins sur le plan physique. Couleur des yeux, des cheveux, mais aussi fossettes ou traits du visage, les hommes sont bel et bien attirés par des femmes qui leur ressemblent. Ce sont les conclusions d'une étude réalisée par des chercheurs français, publiée mercredi 21 novembre 2012, dans la revue américaine PLoS One.
De très nombreux travaux ont déjà été réalisés pour déterminer les caractéristiques censées rendre une femme physiquement attirante. La plupart de ces études se concentraient sur des traits se rapportant au taux d'hormones et à la fertilité (hanches larges, etc.).
Des chercheurs de l'Institut des sciences de l'évolution de Montpellier (Isem) ont pris le contre-pied en s'intéressant cette fois à des caractères qui ne présentent aucun avantage particulier en terme de sélection génétique, comme la couleur des yeux, l'épaisseur des lèvres ou des sourcils.
Ces scientifiques du CNRS, de l'Université de Montpellier 2 et de l'Institut de recherche pour le développement (IRD) cherchaient à évaluer deux hypothèses évolutives, explique le CNRS dans un communiqué.
Le phénomène d'homogamie
La première est celle de l'homogamie, un phénomène observé chez de nombreuses espèces animales qui fait que certains individus ont parfois tendance à aller vers des partenaires qui leur sont proches génétiquement, autrement dit qui leur ressemblent.
L'autre est celle dite de "l'incertitude de paternité". "Les hommes auraient tendance à préférer, chez les femmes, les traits récessifs. Ainsi, un homme préférerait les yeux bleus ou les lèvres fines, qui sont des caractères récessifs par rapport aux yeux marrons ou aux lèvres épaisses", ce qui leur permettrait de reconnaître chez l'enfant leurs propres caractères génétiques.
Les chercheurs de l'Isem ont d'abord demandé à une centaine d'hommes de choisir parmi des photos de visages féminins ceux qu'ils trouvaient attirants.
Les résultats, publiés dans la revue américaine PLoS One, ont montré que les hommes choisissent de préférence les visages avec lesquels ils partagent certains traits.
Des traits du visage en commun
Dans un second temps, les chercheurs ont analysé des photos de couples réels, ayant au moins un enfant, pour déterminer si ces préférences génétiques avaient une influence sur le choix du partenaire.
Les résultats montrent là encore que les conjoints ont plus de traits du visage en commun que deux individus pris au hasard au sein de la population.
Rien n'est en revanche venu conforter l'hypothèse de "l'incertitude de la paternité."
L'équipe de l'Isem souhaite désormais étudier davantage l'importance de l'homogamie dans le choix d'un partenaire sexuel, notamment si la descendance d'un couple génétiquement proche présente un avantage évolutif quelconque. Ils aimeraient aussi déterminer si ce phénomène est local, propre à l'Occident, ou si on l'observe également dans d'autres cultures.
Etude source : Bovet J, Barthes J, Durand V, Raymond M, Alvergne A (2012) Men’s Preference for Women’s Facial Features: Testing Homogamy and the Paternity Uncertainty Hypothesis. PLoS ONE 7(11): e49791. doi:10.1371/journal.pone.0049791