Des médicaments qui n'en seront plus...
Médicament ou pas médicament ? Certaines spécialités, aujourd'hui vendues en pharamacie, pourraient bientôt changer de statut, et être vendues hors des officines, a annoncé la ministre de la Santé, Marisol Touraine, le 26 septembre 2014, au micro de RMC.
"Je ne suis pas favorable à la vente de médicaments dans les grandes surfaces", a affirmé la ministre, interrogée sur la fin du monopole des pharmaciens sur les médicaments, évoqué dans le cadre du projet de réforme des professions réglementées. "Ma position est qu'il ne faut pas banaliser les médicaments."
En revanche, "que l'on regarde s'il y a des produits qui ont besoin encore aujourd'hui d'être appelés médicaments, je crois que c'est utile", a-t-elle ajouté. Elle a pris à l'appui l'exemple du dentifrice de la marque Fluocaril® qui a aujourd'hui le statut de médicament.
"Est-ce qu'il est nécessaire que le Fluocaril® soit vendu uniquement en pharmacie ? Je pense que non", idem pour les pastilles Valda®, a dit la ministre selon laquelle il faut "que l'on aille vers un nettoyage de la liste des médicaments".
"La discussion est engagée avec Bercy", elle "n'est pas terminée", a conclu Mme Touraine.
Concertation avec les pharmaciens
Les ministères de la Santé et de l'Economie ont lancé la semaine dernière une concertation avec les pharmaciens au sujet de la réforme des professions réglementées, qui doit durer deux semaines.
Pour mettre la pression, des syndicats de pharmaciens appellent à la fermeture des officines, mardi 30 septembre, dans le cadre de la journée sans professionnels libéraux.
Les médecins sont aussi appelés à fermer leur cabinet contre ce projet de loi et celui sur la santé qui prévoit notamment la généralisation du tiers payant. Les médecins sont hostiles à ce dispositif.
"Le tiers payant généralisé représentera une avancée majeure", a dit vendredi Mme Touraine.
"Il y a des gens qui ne peuvent avancer l'argent et qui vont à l'hôpital. Donc on ne peut pas me dire il faut aller moins à l'hôpital, il faut voir le médecin en ville parce que ça coûte moins cher pour notre système de sécurité sociale, et d'un autre côté faire comme si l'obstable financier n'existait pas et qu'il ne fallait pas faciliter la consultation chez le médecin", a-t-elle ajouté.