Des robots pour réapprendre à marcher
Réapprendre à marcher après un accident, une amputation, un AVC ou à cause d'une infirmité… est une épreuve qui prend du temps et demande de nombreuses séances de rééducation. À Nice, le centre de santé Rossetti a choisi de coupler ces séances à la robotique. Par le jeu et un entraînement intensif, ces appareils stimulent l'apprentissage des patients atteints de graves troubles de motricité. Visite de ce centre atypique.
Le lokomat est un robot de marche dernier cri utilisé dans la rééducation des membres inférieurs au centre de santé Rossetti de Nice. "L'appareil fonctionne sur la plasticité cérébrale. À force de refaire la même marche, des mouvements répétés… On finit par voir des mouvements normaux sur des enfants et des adultes qui ont des pathologies neurologiques centrales et où la marche est très dégradée", explique Isabelle Jannin, kinésithérapeute au centre de santé Rossetti à Nice.
Le centre Rossetti est un des rares centres en France à posséder le lokomat pédiatrique. Dans ce centre, les appareils sont avant tout destinés aux pathologies lourdes : des victimes d'AVC, des amputés ou des infirmes moteurs cérébraux.
Pendant la rééducation, les patients se soumettent régulièrement à des examens appelés analyse quantifiée du mouvement. Ces tests détectent les anomalies liées à la marche. Les médecins et les kinésithérapeutes peuvent ainsi proposer au patient un traitement et une prise en charge adaptés à son trouble de la marche.
Grâce à l'entraînement sur les orthèses haute technologie, les malades retrouvent une certaine assurance. Une indépendance précieuse au quotidien. Pour les stimuler, tous les exercices passent par le jeu.
Pour ces patients fragiles, le centre Rossetti utilise notamment la réalité virtuelle. Une transition entre la rééducation et le monde réel. Il y a deux ans, le centre a acquis le Grail, un système de rééducation interactif en 3D unique en France, au départ inventé pour former les futures recrues de l'armée américaine. L'exercice est efficace mais ne remplace pas un suivi régulier chez un kiné. Ces robots innovants sont complémentaires mais pas miraculeux.
À terme ces appareils devraient trouver leur place dans les services de rééducation. Au centre Rossetti, la liste d'attente ne cesse de s'allonger. Il faut attendre plus d'un an avant de pouvoir se glisser dans un robot.