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Enfant mort après une appendicectomie : une succession d'erreurs ?

Corentin, 11 ans, est mort le 2 novembre à la suite d'une opération de l'appendicite dans une clinique de Metz. Selon les informations du Républicain lorrain, il aurait été victime de deux incidents survenus coup sur coup.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le

Trois chirurgiens sont intervenus au chevet de Corentin, 11 ans, mort le 2 novembre des suites d'une opération de l'appendicite à Metz, a précisé la clinique concernée, le 12 novembre 2014, confirmant partiellement une information du Républicain lorrain.

L'hôpital-clinique Claude-Bernard n'a en revanche pas spécifié, dans son communiqué, le degré d'implication dans l'opération de chacun des trois chirurgiens, qui étaient notamment assistés par trois anesthésistes et du personnel paramédical. "Ce sera aux enquêtes en cours de le déterminer", a précisé à l'AFP une porte-parole de l'établissement.

Sans citer ses sources, Le Républicain lorrain a affirmé dans son édition du 12 novembre que Corentin aurait été victime de deux incidents survenus coup sur coup, lors de deux interventions différentes. Un premier chirurgien pratiquant par cœlioscopie aurait touché l'aorte abdominale de l'enfant, provoquant une première hémorragie, selon le quotidien régional. Un deuxième chirurgien serait alors intervenu, mais aurait touché le foie, en particulier l'artère hépatique, aggravant encore l'état du patient, toujours selon le journal. Un troisième chirurgien serait ensuite venu à la rescousse, en vain.

Interrogés par l'AFP, ni le parquet ni la police judiciaire de Metz, en charge de l'enquête, n'étaient en mesure de confirmer ou de démentir ces informations.

Le parquet de Metz a ouvert une information judiciaire contre X vendredi après ce décès. "Les auditions ont débuté selon un calendrier décidé par la justice et l'Agence régionale de santé" (ARS), a précisé mercredi l'hôpital-clinique Claude-Bernard.

Enquête interne

L'établissement a réalisé une enquête interne et a indiqué avoir remis mercredi son rapport à l'ARS de Lorraine, laquelle a aussi déclenché une enquête médico-administrative, dont les résultats seront transmis à la justice. 

"Dans ce genre d'affaires, il faut déjà rassembler des éléments médicaux. C'est une procédure lourde, très complexe", même si le dossier est "prioritaire", a confié à l'AFP une source proche de l'enquête judiciaire.

Une autopsie du corps de l'enfant a été réalisée la semaine dernière, mais les résultats définitifs ne devraient "pas être connus rapidement", car "les experts vont prendre leur temps, considérant les enjeux", toujours selon cette source.

Les parents de Corentin ont porté plainte contre X dès le lendemain du décès. Mais leur avocat, Me Marc Baerthelé, n'est pas plus avancé pour le moment. "Mes clients n'ont pas encore été invités par le juge d'instruction à se constituer partie civile. Donc, je n'ai pas accès au dossier et je ne sais pas ce qu'il y a dedans", a-t-il expliqué mercredi à l'AFP.

Dans un entretien au Républicain lorrain publié mardi, l'un des chirurgiens qui a opéré l'enfant s'est dit "effondré, anéanti" par ce drame, depuis lequel il vit cloîtré chez lui. "C'était un accident", a-t-il plaidé.

Deux autres médecins poursuivis

Les 450 salariés et 110 médecins de l'hôpital-clinique, qui prennent en charge "plus de 60.000 patients" chaque année, sont "profondément affectés par le drame qui a touché Corentin et sa famille" et souhaitent que "les enquêtes en cours fassent rapidement toute la lumière" sur l'affaire, selon le dernier communiqué de l'établissement.

Deux médecins de la clinique, un pédiatre et un obstétricien sont par ailleurs poursuivis dans une autre affaire, concernant la mort d'un bébé d'un mois et demi en 2005, a-t-on appris de source judiciaire, confirmant des informations à paraître dans Le Républicain Lorrain jeudi.

L'enfant était décédé des suites d'une infection aux streptocoques. Selon une expertise, sa mère elle même infectée, n'avait pas eu droit durant sa grossesse à un dépistage, qui aurait pu aiguiller le traitement médical du bébé.

Les deux praticiens, soupçonnés de manquements,seront jugés le 27 janvier pour homicide involontaire devant le tribunal correctionnel de Metz.

 

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