La créatine des sportifs serait-elle cancérigène ?
Le parquet de Bergerac, en Dordogne, a saisi le pôle santé du palais de justice de Paris suite à deux cas de cancers chez des rugbymen du Sarladais qui auraient consommé des produits pour développer leur masse musculaire. Cette enquête remet en question l'innocuité de certains produits, comme la créatine.
Deux jeunes majeurs souffrent actuellement d'un cancer et deux autres joueurs sont "décédés dans les années précédentes d'un cancer", a indiqué à l'AFP le procureur de la République de Bergerac, Jean-Luc Gadaud, qui a saisi lundi 19 mars 2012, le pôle spécialisé dans les affaires de santé du palais de justice de Paris.
"Aujourd'hui, un joueur licencié chez nous a un cancer (...) mais il n'est pas démontré qu'il a pris des produits ou que cela est dû à cela. Concernant l'autre personne, je ne vois pas de qui il s'agit et, en tout cas, on n'a pas d'autres personnes atteintes d'un cancer", a pour sa part déclaré à l'AFP Frédéric Tache, secrétaire général du club athlétique Sarlat Périgord Noir (CASPN).
Des investigations ont été effectuées au domicile des deux malades où des produits ont été saisis, a indiqué le parquet sans préciser la nature de ces substances.
Le journal Sud-Ouest, qui a révélé l'affaire, rapporte pour sa part qu'il pourrait s'agir de produits à base de créatine interdits en France.
Pour le magistrat, il est encore "impossible de déterminer si la maladie" est liée à l'absorption de ces produits et "il faut rester très prudent sur les liens de causalité".
Le parquet de Bergerac avait été saisi de ce dossier vendredi par l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et la santé publique (OCLAESP), sur recommandation du ministère des Sports, lui-même alerté par l'Agence régionale de la santé (ARS).
C'est un médecin qui a fait le lien entre ces récents cas de cancers chez deux joueurs et deux autres cas de rugbymen décédés il y a quelques années.
"Il y a eu un croisement d'informations sur ces cancers", a expliqué à l'AFP le procureur, qui n'a pas voulu révéler le type de cancer diagnostiqué, mais a précisé qu'ils étaient atypiques, car ils ne sont "pas logiques par rapport à la zone géographique où ils résident et l'âge des malades".
"Ce qu'ils avaient en commun c'est leur âge et le sport pratiqué", a ajouté le magistrat.
D'après AFP