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La télé n’éteint pas forcément le cerveau des bébés

Aux Etats-Unis, près de la moitié des moins de 2 ans passent presque 2 heures devant la télévision chaque jour… Un très grand nombre d’études américaines tentent donc de savoir si cela affecte le développement de leur cerveau. Le bilan est mitigé.

Géraldine Zamansky
Rédigé le

L’Académie américaine de pédiatrie vient de redemander aux parents de ne pas laisser leurs enfants de moins de 2 ans devant la télévision, ce qui risque de freiner leur acquisition du langage et leur capacité d’attention. A cette occasion, la revue New Scientist fait le point sur les différentes études sur le sujet. En fait, tout dépendrait du nombre d’heures passées devant le petit écran et des programmes choisis pour les enfants.

Il faut dire que les statistiques américaines sont impressionnantes. Selon un rapport publié cette semaine par Commonsense Media, une association basée à San Francisco, 47 % des petits américains de moins de 2 ans regardent chaque jour des DVD ou des émissions pendant près de 2 heures.

Or, en 2008, une étude a démontré que les enfants qui découvraient la télévision avant l’âge de 1 an, et passaient ensuite plus de 2 heures par jour à la regarder, avaient six fois plus de chance d’avoir des déficits de langage (Acta Paediatricia, juillet 2008, vol 97)…

Un effet positif sur le vocabulaire

L’équipe de Deborah Linebarger, de l’Université de l’Iowa, a ainsi suivi 51 enfants de 6 à 30 mois pour évaluer le lien entre leur niveau de langage et leurs programmes préférés. Ils ont démontré que la plupart des programmes éducatifs ont en fait un effet positif sur le vocabulaire (American Behavioral Scientist, janvier 2005 ) ! Avec quelques nuances cependant. La "Rue Sésam", théoriquement conçue pour pareille stimulation, s’avère par exemple très décevante. Tout comme les "Télétubbies". En revanche, "Dora l’exploratrice", qui interpelle son public, facilite l’acquisition d’un plus grand nombre de mots et aide les jeunes enfants à s’exprimer.

Autrement dit, "nous avons tendance à considérer la télévision d’une façon monolithique alors qu’elle n’est pas entièrement nocive", conclut Dimitri Christakis, de l’Université de Washington et de l’Hôpital pédiatrique de Seattle. "Ce qui importe, c’est le programme", ajoute-t-il. Et le nombre d’heures consommées…

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