Laser des yeux : les suites opératoires
Myopie, hypermétropie, presbytie, astigmatisme... La chirurgie des yeux au laser est en plein essor. Quelles sont les suites opératoires ? Quels collyres appliquer ? Quels gestes éviter ? En combien de temps la vue s'améliore-t-elle ? Réponses.
La chirurgie effectuée pour la myopie, l'hypermétropie, l'astigmatisme, la presbytie fait appel à un laser appelé le Lasik 100% laser dans la plupart des cas. "L'avantage de ce laser, explique le Dr Bokobza, ophtalmologue, est qu'il respecte quasi-totalement les cellules superficielles de la cornée, ce qui entraîne peu de douleurs durant l'intervention".
L'opération consiste à découper un capot au niveau de la cornée à l'aide du "Lasik 100% laser" puis à intervenir avec un laser Excimer pour corriger le défaut visuel. Le capot est ensuite reposé et cicatrise en quelques heures, sans suture.
Les suites opératoires après un laser des yeux
Des lunettes de soleil sont indispensables à la sortie de la clinique, à la fois parce que c'est plus confortable pour le patient, mais aussi parce que les UV solaires sont toxiques pour la cornée.
"Après un Lasik, il y a trois heures de larmoiement, de picotements, de gène, décrit l'ophtalmologiste. L'inconfort peut être atténué par un collyre anesthésiant dilué que l'on peut appliquer durant les trois heures qui suivent l'intervention."
Un antalgique, à type de paracétamol et de codéine, peut également être pris après l'opération si besoin.
Plusieurs collyres sont ensuite appliqués dans l'œil : un antibiotique durant quatre jours, un anti-inflammatoire durant trois mois et des larmes artificielles pour compenser la sécheresse lacrymale durant trois mois.
De plus, les six premières nuits suivant l'opération, il est recommandé de porter des coques sur les yeux afin de les protéger.
En combien de temps la vue s'améliore-t-elle ?
Un contrôle est réalisé le lendemain de l'intervention, puis un mois après. Le résultat final est jugé au bout de trois mois.
Le Dr Bokobza précise que "90% des gens opérés retrouvent leur acuité visuelle en 24 heures, avec une impression de voile qui se dissipe en quelques jours." Une sous-correction existe dans moins de 2 % des cas et elle nécessite parfois une retouche au laser si l'épaisseur de la cornée le permet. "Pour la grande majorité des gens, la conduite est possible dès le lendemain, ajoute-t-il, elle est toutefois à éviter la nuit pendant quelques jours du fait de l'existence d'un halo."
Un certificat est remis au patient afin d'attester de l'intervention et d'autoriser la conduite.
Le travail sur ordinateur est lui aussi autorisé dès le lendemain : "c'est fonction de la capacité, nuance-t-il, mais beaucoup travaillent dès le lendemain, y compris sur écran, un jour de repos est plus confortable chez certains."
Les gestes à éviter après une chirurgie au laser
Un certain nombre de gestes et d'activités sont à proscrire après l'intervention. "Durant deux à trois semaines (le temps que la fine lamelle découpée dans la cornée cicatrise), il est interdit de se frotter les yeux, recommande le Dr Bokobza, afin de ne pas déplacer le capot".
Le maquillage des yeux (des paupières et des cils) n'est pas autorisé durant trois semaines, afin de ne pas prendre le risque d'un frottement, spécialement durant le démaquillage.
Les sprays, comme les déodorants doivent être maniés avec précaution afin de ne pas se mettre du produit dans l'œil et causer une irritation durant les trois premières semaines.
La piscine est à éviter durant trois semaines à cause du risque d'infection si l'eau n'est pas propre et les sports violents (de combat) pendant trois mois.
Quand contacter son ophtalmologiste ?
D'après le Dr Bokobza, trois symptômes doivent alarmer après une période où tout va bien, et faire consulter : la rougeur de l'œil, la douleur oculaire ou les brûlures, la baisse d'acuité visuelle.
Il s'agit le plus souvent d'une infection, une inflammation, d'une grande sécheresse ou du déplacement du capot si le patient n'a pas fait attention.
Quelles complications existent ?
Les complications avec le laser sont très anecdotiques. Elles consistent en une inflammation de la zone sous le capot découpé, que la prescription systématique d'un collyre anti-inflammatoire durant les deux semaines qui suivent l'intervention prévient, un déplacement de la fine lamelle cornéenne, suite à un frottement (il se manifeste par des plis et nécessite un nouveau geste du chirurgien afin de remettre le capot en place), une prolifération de l'épithélium de la cornée (les cellules superficielles) et enfin l'ectasie cornéenne qui est rarissime.