Mali : l'urgence sanitaire
Les combats s'intensifient au Mali. Les frappes aériennes entraînent d’importants déplacements de population. Beaucoup d’habitants quittent les villes pour se réfugier dans les villages de brousse. Une situation qui compromet le travail des organisations humanitaires sur place.
Les Nations unies estiment à 93 000 le nombre de déplacés internes et à 113 000 le nombre de Maliens réfugiés dans un pays voisin. Un nombre en constante évolution.
Une situation qui rend difficile le travail des organisations humanitaires sur place comme le raconte Gilbert Potier, directeur des opérations internationales de Médecins du monde : "l'intervention militaire n'a pas fait d'afflux de blessés, mais elle a créé beaucoup de déplacements de populations et beaucoup de déstabilisation des centres de santé. Nous sommes donc en renforcement avec le ministère de la Santé pour essayer de donner des soins à la population".
La malnutrition, une préoccupation majeure
Malgré cette instabilité, Médecins du monde poursuit son action. L'ONG a mis en place plusieurs dispensaires dans le pays. Les équipes y assurent des soins de santé auprès de la population et interviennent notamment dans le Nord Mali, une zone contrôlée par des groupes islamistes. "Au niveau des conditions de travail c'est très compliqué, d'abord parce que sécuritairement on ne peut pas faire n'importe quoi. Il y a des zones dans lesquelles ont ne peut pas aller actuellement parce que la sécurité n'est pas assurée. Nos équipes sont indépendantes et ne sont donc pas protégées par des militaires", explique Gilbert Potier.
L'une des préoccupations majeures de l'association reste le taux de malnutrition infantile qui dépasse le seuil d’alerte dans le nord du pays. L'objectif est donc de renforcer davantage le niveau prévention pour éviter une saturation des centres santé.