Santé : ce qui attend le nouveau gouvernement
La composition du nouveau gouvernement a été annoncée par le secrétaire général de l'Elysée. Marisol Touraine a été nommée ministre des Affaires sociales. Elle reste toujours en charge de la Santé, le périmètre de son portefeuille étant identique au précédent. Un secrétariat d'Etat pourrait cependant être créé. Quel bilan dresser de la politique de santé après deux années de mandat ? Quelles seront les prochaines mesures du nouveau gouvernement ?
Mais où est donc passé la santé ? A l'annonce de la composition du gouvernement de Manuel Valls, point de ministre de la Santé. Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, est nommée ministre des Affaires sociales. La santé reste cependant bien dans le périmètre de son ministère.
Les réformes engagées par Marisol Touraine au ministère de la Santé depuis 2012 laisse un goût d'inachevé. Le premier grand chantier de la ministre était la réduction du déficit de la Sécurité sociale, mais le bilan est jugé encore très insuffisant pour certains économistes. De 13,3 milliards d'euros en 2012, le déficit est passé à 12,5 milliards d'euros en 2013. L'objectif fixé pour 2014 est de ramener ce déficit à 9,6 milliards d'euros.
Encadrement des dépassements d'honoraires, lutte contre la désertification médicale, dialogue difficile avec les médecins et les associations de patients... peu de promesses du candidat Hollande ont été entièrement réalisées, ce que regrette Christian Saout du Collectif interassociatif sur la santé : "Nous avons eu un sentiment d'aggravation sur un certain nombre de sujets ou en tout cas que les mesures qui ont été mises en œuvre n'étaient pas au rendez-vous".
Pourtant pour ce représentant des associations de patients, des solutions efficaces et rapides existent : "Des interventions chirurgicales et des examens sont réalisés alors qu'il n'est pas nécessaire de les faire. Il y a des marges de manœuvre dans le système. Ces marges de manœuvre doivent être mobilisées plutôt que d'annoncer le déremboursement de tel ou tel médicament, de prévoir des sanctions pour telle ou telle chose… Ensuite il faut changer la santé publique. Nous ne sommes pas dans un pays de santé publique, nous sommes dans un pays du soin. On ne sait pas faire de la prévention et c'est ce qu'il faut changer et améliorer".
Mais qui pour mener à bien ces actions ? Dans les coulisses, on parle de Jean-Marie Le Guen pour devenir le secrétaire d'Etat à la Santé. Mais sans ministère, un secrétariat d'Etat aura-t-il réellement le pouvoir de réformer ?
Le docteur Patrick Pelloux, président de l'AMUF, l'Association des médecins urgentistes de France, était l'invité du Magazine de la santé ce mercredi 2 avril 2014. Il réagit à cette information.