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Un implant contraceptif télécommandé et efficace pendant 16 ans

Des chercheurs américains mandatés par la fondation Bill Gates ont imaginé la pilule du futur : un implant contraceptif d'une durée de vie de 16 ans et contrôlable à distance par une télécommande.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le
Photo : Un implant contraceptif efficace 16 ans et contrôlable à distance, bientôt possible ? (image d'illustration non contractuelle) - Vidéo : Entretien avec le Pr Anne Gompel, gynécologue à l'hôpital Port Royal - Cochin (Paris)

L'oubli de pilule pourrait bien d'ici quelques années être de l'histoire ancienne. Des chercheurs du Massachussetts Institute of Technology (MIT) ont en effet développé un implant d'un nouveau genre. Fabriquée par la start-up Micro Chips affiliée au MIT, cette puce sous-cutanée pourra être conservée par la patiente jusqu'à 16 ans sous la peau.

Contraception très longue durée

Cette petite plaque carrée de 20 millimètres sur 7 a été conçue pour être implantée sous la peau de la fesse, de l'avant-bras, ou de l'abdomen. Elle délivrera quotidiennement une dose de 30 microgrammes de lévonogestrel, une hormone progestative de la même famille que celles utilisées dans de nombreuses pilules de deuxième génération et dans le Nexplanon®, seul implant contraceptif actuellement autorisé en France et efficace durant trois ans.

Les hormones, en quantité suffisante pour 16 ans d'utilisation, seront stockées dans de minuscules compartiments placés sur une puce de 1,5 cm à l'intérieur de l'appareil. Pour délivrer une dose d'hormone contenue dans un compartiment, une petite décharge électrique sera délivrée via une batterie interne qui viendra faire fondre un joint placé autour du lévonorgestrel, libérant ainsi 30 microgrammes dans le corps. "Le fait d'utiliser une fine membrane comme fusible électrique a représenté la principale difficulté technique que nous avons eu à résoudre", précise Robert Farra, président de MicroChips dans un communiqué du MIT.

Fertilité télécommandée

La puce contraceptive pourrait également résoudre l'un des principaux inconvénients des implants contraceptifs actuellement commercialisés qui réside dans la nécessité, pour les désactiver, de retirer l'implant installé sous la peau au cabinet du gynécologue.

Dans le cas de la puce contraceptive développée par Micro Chips, la femme pourra interrompre sa contraception, si elle souhaite par exemple tomber enceinte, d'un simple appui sur une télécommande contrôlant à distance l'activation et la désactivation de l'implant. Un système de contrôle à distance pour le moins original, mais qui ne va pas sans poser quelques questions, notamment sur la confidentialité des données. Le MIT précise travailler "sur le cryptage des micro puces afin que le flux d'informations échangées entre la puce et le boîtier de commande soit privé et sécurisé”. Le système d'implant “qui a déjà été testé avec succès durant un mois dans un traitement de l'ostéoporose", rapporte Le Point, pourrait être mis sur le marché en 2018.

Le projet lancé il y a deux ans à l'issue d'une rencontre entre les chercheurs du centre de recherche américain et le milliardaire philanthrope Bill Gate, a été financé par la fondation Bill & Melinda Gates qui depuis des années s'investit dans des projets de contraception, souvent innovants, parfois farfelus. Le mécène avait déjà lancé en mars 2013 un appel d'offre avec 100.000 dollars à la clé pour mettre au point le "préservatif du futur".

"L'arrivée d'une nouvelle méthode contraceptive est toujours une bonne nouvelle"

Sous réserve bien sur que cet implant fasse la preuve de son efficacité et de son innocuité, selon Béatrice Guigues, gynécologue, "l'arrivée d'une nouvelle méthode contraceptive susceptible d'élargir le choix des femmes est toujours une bonne nouvelle."

"L'idée de pouvoir arrêter et reprendre sa contraception très simplement est intéressante, notamment pour les femmes qui souhaitent stopper leur contraception pour être enceinte, mais aussi dans les périodes d'abstinence prolongée où il n'y pas de raison de prendre une contraception."

"De plus, cet implant ne délivrerait pas d'œstrogène, mais uniquement de la progestérone. Il n'augmenterait donc pas le risque de thrombose [ndlr : des caillots dans le sang] chez la patiente, mais pourrait en revanche, à l'instar des implants actuels, provoquer des spotting, des saignements légers mais survenant de manière imprévisible plus ou moins bien tolérés selon les femmes."

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