Asexualité ou blocage sexuel, comment les différencier ?
L'asexualité est parfois comparée à un blocage sexuel, qui découlerait d'un traumatisme. Pourtant, les deux sont bien différents. On vous explique.
Qu'est-ce que l'asexualité ? Elle est "avant tout une orientation sexuelle, au même titre que l'hétérosexualité, l'homosexualité ou la bisexualité, à la différence que ces orientations sont définies par le genre envers lequel on est attiré, alors que les asexuel·les ne sont attiré·es par personne ou seulement dans des circonstances très particulières", explique Anna Mangeot, autrice du livre Asexuelle.
L'asexualité est parfois associée à un dégoût ou à une phobie. Dans ce cas, comme la différencier d'un blocage sexuel issu d'un traumatisme, comme une agression, des violences ou un viol ?
Souffrir ou non de l'absence de libido
"Le plus souvent, quand les personnes asexuelles consultent, ce n'est pas parce qu'elles disent être asexuelles mais parce qu'elles ne savent pas encore qu'elles le sont ou qu'on a posé le diagnostic de désir sexuel hypoactif, de perte de libido ou d'aversion sexuelle", précise le Docteur Gilbert Bou Jaoudé, médecin sexologue. "Toute la difficulté est justement de faire la différence entre quelqu'un qui a un blocage sexuel et quelqu'un qui est asexuel", abonde-t-il.
"Pour résumer, les personnes qui ont un blocage sexuel souffrent de l'absence de libido alors que les personnes asexuelles ne souffrent pas de cette absence de libido", appuie le sexologue.
Ainsi, "pour les personnes qui disent « je ne veux pas avoir de relation sexuelle parce que j'ai des problèmes avec ça, parce que j'en ai souffert » il s'agit d'un choix. Mais l'asexualité n'est pas un choix ni une décision" précise-t-il encore.
Qu'est-ce que l'asexualité grise ?
À noter qu'il existe aussi des "asexuels gris", ou "grey asexuel". Ces personnes peuvent "de temps en temps être asexuelles ou non, par période". Par exemple, l'asexualité peut survenir "après une longue période d'allosexualité", définie comme le fait d'éprouver régulièrement une attirance sexuelle pour d'autres personnes, à l'inverse de l'asexualité.
Enfin, l'asexualité ne doit pas non plus être confondue avec l'abstinence, "qui est un choix, une décision, alors que l'asexualité est un ressenti", précise également le Dr Bou Jaoudé.