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Le cheveu à la loupe

On les soigne, on les entretient, on les embellit... Les cheveux sont le reflet de notre personnalité mais aussi des indicateurs infaillibles de notre mode de vie, parfois utiles à la justice. Drogues ou dopage : une simple analyse peut révéler toute consommation sur plusieurs mois !

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Au coeur du cheveu

Marina Carrère d'Encausse et Philippe Charlier expliquent le cycle de vie du cheveu

Samson, le héros biblique en tire sa force, c'est l'atout séduction de la déesse grecque Aphrodite, Baudelaire n'a de cesse de leur rendre hommage... Dans la mythologie ou la poésie, les cheveux sont une source d'inspiration inépuisable ! Et pour cause, ils participent à notre identité, peuvent nous complexer, ils sont aussi le siège de nombreuses maladies.

Le cheveu est composé de deux grandes parties : la tige, partie visible, dont la couleur est variable selon les individus et la racine, partie située sous la peau. Le follicule pileux, lui, renferme un bulbe qui produit continuellement de nouvelles cellules remplies de kératine. C'est ce qui va former la tige pilaire. Il y a aussi des mélanocytes, qui donnent aux cheveux leur couleur, et des glandes sébacées, qui produisent un lubrifiant pour le cheveu.

Chaque follicule est capable de produire entre 20 et 30 cheveux. Il y a une phase de croissance qui dure en moyenne trois ans, puis une période de repos qui dure trois semaines suivie d'une phase de déclin. Au bout de trois mois, le cheveu tombe. Puis, un nouveau cycle redémarre.

Il est donc normal de perdre ses cheveux. Mais on parle d'alopécie quand la chute est trop importante et qu'elle n'est pas suivie d'une repousse. Le cuir chevelu devient alors visible par endroits.

Le cheveu : un témoin du passé

Comment analyse-t-on les cheveux ?

Les cheveux sont très sensibles à tout ce qui est véhiculé par le sang. Ils sont aussi une carte mémoire de nos consommations, nos excès et notre environnement. Médicaments mais aussi pollution, alcool et drogues, les cheveux gardent une trace de tout. Et plus les cheveux sont longs, plus il est possible de remonter le temps. Le cheveu est d'ailleurs un outil essentiel pour la police scientifique aujourd'hui. Avec une mèche de cheveux, il est possible de savoir si une personne a été droguée, empoisonnée ou si une personne est une consommatrice régulière de stupéfiants.

Dans le service toxicologie de l'INPS, la police scientifique, les cheveux sont analysés pour détecter et mesurer toutes les substances absorbées par l'organisme d'un suspect ou d'une victime.

Une fois les cheveux prélevés, ils sont cousus et datés. Chaque centimètre représente environ un mois. "Le cheveu, c'est la mémoire à long terme. C'est-à-dire qu'il faut attendre que le cheveu pousse et sorte du crâne pour pouvoir voir ce que la personne a consommé. En revanche, tant que le cheveu est présent, on va pouvoir remonter la consommation de la personne sur plusieurs mois en fonction de la longueur des cheveux", explique Pauline Sibille, ingénieur en toxicologie à l'institut national de police scientifique (INPS).

Les cheveux sont ensuite broyés afin d'obtenir une poudre, ce qui permettra d'accéder plus facilement aux molécules présentes dans le cheveu. Vient ensuite l'étape d'extraction. Grâce à différents solvants, les techniciens récupèrent les molécules concernées. Après une étape d'agitation, les techniciens prélèvent la phase organique où se trouvent les molécules recherchées. Ces molécules de sédatifs, d'alcool ou de stupéfiants sont ensuite isolées et prélevées puis transportées dans la salle d'analyses. Une machine va révéler la concentration des substances dans le cheveu.

En moyenne, il faut environ une semaine au laboratoire pour obtenir les résultats d'une analyse complète de mèche de cheveux. Ces analyses peuvent aussi avoir une visée historique. En 2005 et 2008, des analyses ont eu lieu sur des cheveux de Napoléon conservés dans des musées en France et en Italie. Elles ont révélé la présence de taux anormalement élevés d'arsenic, alimentant de fait la thèse d'un possible empoisonnement.

Bien diagnostiquer sa nature

Comment bien choisir son soin capillaire ?

Toutes les substances, toxiques ou non, que l'on a consommées peuvent se retrouver dans nos cheveux. Mais au-delà de ça, c'est tout notre environnement qui influe sur la structure de notre chevelure.

Cheveux secs, gras, avec ou sans pellicules... Pour bien choisir un soin capillaire, il faut d'abord s'intéresser au type de cuir chevelu, indépendamment des pointes.

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