Allégations cosmétiques : ce que les marques ont le droit de dire
Une peau plus lisse, des dents plus blanches, des rides moins visibles... À en croire les allégations inscrites sur le packaging, les produits cosmétiques ont toutes les vertus. Comment distinguer le marketing de l'information scientifique ? Comment ces allégations sont-elles réglementées ? Explications.
"Trois zones ciblées, trois actions minceur", "Good-bye cellulite" ou "Fleur de jeunesse", "Les résultats sont incroyables"… Pour vanter les bienfaits de leurs produits, les publicitaires débordent de créativité, au détriment parfois de la réglementation.
Depuis 2013, tous les cosmétiques vendus en France sont soumis à une même réglementation européenne. Quelle que soit l'allégation choisie, elle doit répondre à six critères communs. Elle doit bien sûr être conforme à la législation, vraie, prouvée par des éléments probants, sincère, équitable et le consommateur doit aussi pouvoir choisir son cosmétique en toute connaissance de cause. Bien plus que des promesses, les laboratoires doivent donc apporter la preuve scientifique de l'efficacité de leurs produits.
Des tests cliniques peuvent être réalisés. Ils ne sont pas obligatoires mais grâce à eux, une marque peut prouver, en cas de contrôles, que son allégation est fondée : "Il est très important pour nous de traquer le moindre signe d'intolérance ou de réaction cutanée, qu'elle soit attendue, produite ou inattendue et donc non souhaitable. On surveille aussi l'apparition d'éventuelles rougeurs, un aspect de peau sèche et des choses liées au confort de la personne…", confie le Dr Thérèse Nocera, dermatologue et investigateur pour les laboratoires Pierre Fabre dermo-cosmétique.
Mais la législation européenne n'impose aucun test spécifique. Chaque laboratoire est donc maître de ses essais. Panel de consommateurs, durée d'application ou instrument de mesure, peu importe la méthode du moment que l'on peut prouver l'efficacité du produit. Le marché est donc auto-régulé mais dans un cadre sécurisé.
Attention toutefois à bien lire les étiquettes et à ne pas se laisser berner par les chimères marketing : "Le consommateur doit savoir qu'il achète un cosmétique et rien qu'un cosmétique. Et on ne doit pas par exemple apposer d'allégations thérapeutiques sur un produit qui pourrait lui laisser croire qu'il achète quelque chose qui ressemble à un médicament qui pourrait prévenir ou traiter un problème de peau", prévient Raphaëlle Bove, chef du bureau chargée des produits de santé de la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF).
En 2015, en France, plus d'un millier de contrôles ont été réalisés sur des cosmétiques aux allégations suspectes. 50% d'entre eux n'étaient pas conformes à la réglementation. Si vous avez repéré une anomalie en tant qu'usager et si vous souhaitez la signaler aux autorités sanitaires, quelques clics suffisent. Un portail des vigilances est ouvert depuis mars 2017.