Des tatouages pour effacer les stigmates du cancer
Après une mastectomie (ablation du sein) réalisée le plus souvent suite à un cancer, de nombreuses femmes ont recours à une chirurgie reconstructrice pour retrouver leur sein. Mais l'aréole et le téton ont disparu. Lorsque la peau est parfaitement cicatrisée (au moins six mois après la dernière opération), certaines femmes décident de se faire tatouer l'aréole. Mais d'autres patientes optent pour des tatouages plus artistiques.
En général, trois séances de tatouage sont nécessaires pour obtenir un trompe-l'oeil réaliste. En mélangeant des encres médicales, le tatoueur cherche la teinte correspond à la carnation de l'aréole naturelle. Puis il utilise des touches de blanc ou de rose pour donner l'illusion du volume.
Lors du tatouage, la tatouer passe sur la cicatrice de la chirurgie. Un geste délicat, d'autant plus que la texture de la peau cicatricielle peut être modifiée par les chimiothérapies ou les radiothérapies. Mais ce geste peut changer la vie de ces femmes, comme l'explique le Dr Isabelle Catoni, dermatologue : "Le tatouage est quelque chose de fondamental dans la réparation esthétique. Néanmoins, il doit être fait par des personnes expérimentées qui utilisent des pigments qui sont marquage CE médical et qui ont reçu suffisamment la formation pour donner un dessin artistique".
Certaines femmes décident d'aller plus loin que le trompe-l'oeil classique. Elles préfèrent camoufler leur cicatrice avec un dessin, et ainsi se réapproprier leur corps.
La Sécurité sociale peut dans certains cas et sous certaines conditions prendre en charge la dermopigmentation de l'aréole en trompe l'oeil. Il est également possible d'effectuer d'autres tatouages médicaux : l'ourlet d'une lèvre pour les personnes opérées d'un bec de lièvre, par exemple, ou le dessin des sourcils pour les personnes touchées par un cancer.