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Cinq grandes villes interdisent les pesticides sur leur territoire

Paris, Lille, Nantes, Grenoble et Clermont-Ferrand interdisent les pesticides sur le territoire. Une mesure symbolique prise en pleine polémique sur les distances entre habitations et zones d’épandage.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le
Crédits Photo : Creative Commons

Qu’ont en commun Paris, Lille, Nantes, Grenoble et Clermont-Ferrand ? Ces cinq grandes villes ont annoncé le 12 septembre 2019 l'interdiction de l'utilisation des pesticides sur leurs territoires. L’objectif : "faire plier le gouvernement", selon Stéphane Baly, président du groupe des élus EELV à Lille, alors que la polémique sur les distances minimales entre habitations et zones d'épandage bat son plein.

"Nous connaissons le statut juridique de tels arrêtés mais il s'agit pour nous d'engager une démarche concertée pour faire changer la loi et concourir à la sauvegarde du patrimoine inestimable de la biodiversité sur nos territoires et de la santé de nos concitoyens", ont écrit les cinq municipalités dans un communiqué commun, apportant leur soutien aux maires ayant pris des arrêtés antipesticides contre lesquels les préfets ont déposé des recours, comme par exemple à Langouët en Bretagne.

A lire aussi : Pesticides: la FNSEA dit non aux arrêtés municipaux, oui au "cas par cas"

Action symbolique

S'agissant de grandes villes et non de communes rurales abritant des cultures, cette action est en grande partie symbolique. La loi interdit en effet déjà depuis 2017 l'utilisation de produits chimiques par les collectivités pour entretenir les espaces verts et la voirie. Même interdiction depuis janvier pour les particuliers et jardiniers amateurs qui ne peuvent plus utiliser que des produits phytopharmaceutiques d'origine naturelle.

Reste donc principalement les espaces verts des copropriétés et des entreprises, notamment la SNCF, grande utilisatrice de glyphosate pour désherber ses voies et leurs abords immédiats. "A Lille, il n'y a pas de champs, mais (…) il y a par exemple toutes les voies appartenant à la SNCF et qui bien souvent se trouvent à proximité des habitations !", a ainsi commenté Stéphane Baly.

"Coup de com"

Suite au communiqué des cinq municipalités, la ministre de la Transition écologique et solidaire Elisabeth Borne a dénoncé sur Twitter un "coup de com" en remerciant ces communes, non sans ironie, de respecter la loi.

Le gouvernement veut proposer de fixer à cinq ou dix mètres, selon les cultures, la distance minimale entre les habitations et les zones d'épandage de pesticides, un arbitrage dénoncé comme minimaliste par les écologistes et les associations. Un projet de décret est en consultation publique depuis le 9 septembre 2019 et jusqu'au 1er octobre.

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