Etang de Berre : l'impact de la pollution confirmé
Selon une étude, les habitants de Fos-sur-mer dans les Bouches-du-Rhône sont surexposés à des polluants industriels.
À l'oeil nu, on se doute que l'air au dessus de Fos-sur-mer est saturé en polluants et cette étude confirme une intuition. Les dioxines, le benzène et le plomb se retrouvent en plus grande quantité dans l'organisme des habitants de la région. Autre révélation : la consommation de produits locaux peut être dangereuse pour la santé.
"Si on consommait par exemple les légumes du jardin à Fos-Sur-Mer, on aurait des concentrations en cadmium plus importantes que ceux qui consommeraient les légumes du jardin dans l’autre zone témoin. Et puis de la même manière pour la pratique du jardinage on va ingérer des particules de sol, on se retrouve avec des concentrations en PCB plus importantes à Fos que dans la zone témoin. Et le dernier facteur c’est la consommation de produits marins locaux qui provenaient du golfe de Fos. Les individus avaient des concentrations notamment en PCB en dioxines en mercure ou en chrome plus importantes que les gens qui consommaient fréquemment des produits qui provenaient d’autres régions", explique Sylvaine Goix, chargée de mission santé environnement, de l'Institut Ecocitoyen pour la connaissance des pollutions.
Des seuils d'alerte trois fois plus importants
Les seuils d’alerte aux polluants sont trois fois plus nombreux à Fos-sur-mer que 20 km plus loin. L’étude s’interroge aussi sur la dangerosité des particules ultra fines dégagée par l'industrie. Difficilement mesurables, leur nocivité est pourtant connue.
"Les grosses particules s’arrêtent en général dans le nez la gorge et les particules les plus fines vont jusqu’aux alvéoles elles peuvent traverser la membrane qui sépare les poumons du sang et de là, être véhiculées sur l’ensemble de l’organisme", explique le Pr Denis Charpin, Pneumologue à l’hôpital de la Timone à Marseille.
Ces particules ultra fines sont responsables de l’asthme chronique mais aussi de maladies plus graves. Le cancer du poumon peut être favorisé par des concentrations en PCB ou cadmium dans l’organisme.