Comment relativiser et positiver quand tout va mal ?
Mon mari a perdu son emploi, ma fille divorce et on m'a diagnostiqué du diabète. J'ai du mal à relativiser et à aller de l'avant, comment réagir ?
Les réponses avec le Dr Frédéric Fanget, psychiatre, psychothérapeute, et avec Audrey Akoun, psychothérapeute spécialisée en psychologie positive :
"Cette personne a raison de dire qu'il est difficile de relativiser. Il y a des cas où quand on est en souffrance, parce qu'il y a des conditions qui font qu'on est dans cette souffrance, il ne faut pas hésiter à se faire aider. Dans ce cas, on n'est plus dans le registre de la psychologie positive, mais plutôt de la psychologie traditionnelle voire de la psychiatrie pour certaines personnes qui ont besoin d'être aidées à un moment donné. Quand on vient de perdre son travail ou une personne, il est normal de ne pas aller bien pendant un certain temps, d'être douloureux et d'être en souffrance.
"Dans ce cas, il ne faut pas hésiter à se faire aider par des professionnels, mais plus du côté de la psychologie traditionnelle ou de la psychiatrie. Même quand il nous arrive ces choses-là, toutes les conditions extérieures représentent 10% de notre capacité à être heureux ou malheureux. Il y a pour 50% une part génétique, certaines personnes sont plus prédisposées à être heureuses que d'autres. et il reste 40% qui concerne ce que l'on fait et le regard que l'on porte sur les choses. Même dans ces conditions, on peut choisir de regarder ce qui va bien."
"Le 50% de génétique peut être diminué si on a des comportements proactifs, prosociaux en terme de psychologie positive. La psychologie positive, c'est s'occuper de sa santé mentale. Quand on fait du sport, de l'exercice physique, on s'occupe de sa santé physique. Il est évident que si on est bien entraîné, on fera mieux face à une maladie. La psychologie positive s'adresse à tout le monde, on la fait de manière préventive, régulière, on va s'entraîner, on va se préparer à la maladie… En revanche, la psychologie positive n'est pas un traitement de ce genre de problèmes. Quand on a des problèmes de ce type, il faut aborder de manière médicale le problème ou avec la psychothérapie, et cela ne concerne que les personnes qui vont mal.
"L'être humain est une médaille à deux faces, avec des forces et des faiblesses. La psychologie positive reprend d'ailleurs cette notion de force de caractère. Avant, on avait une vue essentiellement négative des choses et très vite, on s'est rendu compte, et la psychologie positive nous y a bien aidé, qu'une des bonnes choses à faire en thérapie est de détecter chez les patients leur potentiel, leurs forces. Il faut s'appuyer sur ces forces pour l'aider à s'en sortir. Toute bonne psychothérapie est à la fois positive et négative."
"La psychothérapie est intégrative. Aujourd'hui, on a de plus en plus une pratique composite. On prend de la psychologie traditionnelle, on rajoute la psychologie positive et on fait un composite de toutes ces techniques, de tout ce qui marche, la méditation… tout ce qui peut être bénéfique à une personne."