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Face à la crise sanitaire, la santé mentale des jeunes se dégrade

Les deux confinements et l’incertitude sanitaire ont affecté le moral de la population, faisant craindre une 3è vague psychologique. Contexte anxiogène, manque d’activité, perte de liens sociaux ...  Les adolescents et jeunes adultes sont particulièrement fragilisés.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le

Depuis qu’il est confiné, Enzo est inquiet. Coupé du monde et de ses amis, pour la première fois, ce lycéen de 17 ans a développé des troubles anxieux.  “Au début, c’était très court. Surtout de l’hyperventilation. Je respirais fort, je sentais mon rythme cardiaque s’accélérer. Pendant le confinement, ces crises d’angoisses se sont accélérées” , raconte-t-il.

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11% des étudiants ont des pensée suicidaires

Comme lui, de nombreux jeunes supportent difficilement cette crise sanitaire. Une étude de la Fédération hospitalière de France révèle l’impact du confinement sur la santé mentale des étudiants.  Hors contexte de pandémie, plus de 9% des répondants déclarent souffrir d’anxiété sévère. Cette année, le chiffre a triplé pour atteindre 27,5%. Autre enseignement : près de 11% des étudiants avouent avoir des idées suicidaires.  

Ces chiffres s’expliquent surtout par un bouleversement de la vie sociale des jeunes. “Le processus qui entraîne le plus de difficultés et de souffrances chez les enfants et les adolescents, c’est la modification des liens.

Ce sentiment de ne plus exister, de ne plus avoir d’intérêt, de ne plus avoir de relations avec le monde rejaillit sur soi et sur l’estime de soi. Et plus on est fragile, plus on paie cher le confinement", explique le Pr Marie-Rose Moro, pédopsychiatre à Maison de Solenn, à l’Hôpital Cochin. 

Le confinement accroît les troubles psychiques

Si le confinement est source d’anxiété, pour d’autres, comme Eve, 19 ans, il aggrave certaines pathologies. Pas un jour ne passe sans que cette étudiante triture ses boutons dans la salle de bain, les gratte compulsivement jusqu’au sang, parfois pendant des heures.  

Ce trouble porte un nom : la dermatillomanie.  “Je vois une cicatrice, je commence à la gratter, vais arracher une croûte et me dire “mince, il en reste un peu”. Tant que je ne l’aurai pas intégralement arrachée, je ne serai pas bien”, témoigne la jeune femme. 

Avec le confinement, Eve doit rester chez elle, loin du regard des autres… et se retrouve encore plus seule face à son trouble. “Je m’ennuie mais je suis aussi stressée par rapport à la situation sanitaire, je me demande quand cela va finir ? Y aura-t-il un troisième, un quatrième confinement ?” 

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Cercle vicieux

Alexandra Lecart est psychologue, elle traite les personnes atteintes de dermatillomanie. Avec la Covid-19, le constat est sans appel : les patients s’enferment dans un cercle vicieux.  “C’est un geste auto-apaisant donc c’est un trouble qui, de manière générale déjà, aide à gérer le stress et l’anxiété. Effectivement, une situation stressante, comme en ce moment, vient aggraver ce trouble”. 

Selon Santé publique France, depuis la 2e vague, la hausse la plus importante des troubles dépressifs s'observe chez les jeunes de 18 à 24 ans.

 

 

 

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