QI : Question d'Interprétation
QI : ces lettres font depuis un siècle la pluie et le beau temps dans le monde de l'intelligence. Médias et psychologues en usent et abusent, mais leur interprétation est de plus en plus critiquée. Notre cerveau est en effet bien plus complexe et son efficacité ne se résume pas en un chiffre. Mais au fait, c'est quoi, le QI ?
Un siècle de tests
Dès la fin du XIXe siècle, les scientifiques ont commencé à se pencher sur la question de la mesure de l'intelligence. En 1905, les Français Alfred Binet et Théodore Simon sont parmi les premiers à utiliser un test d'intelligence pour détecter les élèves en échec scolaire.
Composé de trente épreuves, il mesurait alors plusieurs paramètres tels que l'imagination, la mémoire ou le niveau de compréhension des enfants. L'objectif était de déterminer l'âge mental, par opposition à l'âge "physique" du développement de l'enfant.
En revanche, à l'âge adulte, il n'est plus question d'âge mental et on utilise un test particulier, le test de Wechsler, qui ressemble au test de QI. Il ne mesure pas tant l'intelligence d'une personne que son niveau par rapport aux autres personnes de la même tranche d'âge. En clair, il s'agit plutôt d'une sorte de moyenne dans laquelle on compare le score obtenu par une personne à la moyenne des scores de toutes les autres.
Il existe aujourd'hui des dizaines de tests psychologiques de mesure de l'intelligence. Ils sont à distinguer des exercices d'évaluation du QI qu'on peut trouver dans le commerce ou dans les médias, qui sont loin d'avoir la même valeur scientifique.
Comment ça marche ?
Le test est borné entre 40 et 160. Un QI de 100 signifie qu'une personne se situe dans la moyenne générale, comme la très grande majorité de la population : une personne sur deux a un QI situé entre 90 et 110. Au dessus de 130, on estime qu'une personne est surdouée, et il y a autant de personnes présentant un QI supérieur à 130 que celles ayant un QI inférieur à 70.
Les tests sont basés sur des exercices de logique, de rapidité, de mémoire ou même de culture générale. Pour autant, il ne faut pas leur accorder plus d'importance qu'ils n'en ont réellement. S'ils donnent des indices intéressants, ils ne reflètent pas l'ensemble les aspects de l'intelligence. Par ailleurs, ces tests ne tiennent pas non plus compte de certains aspects du comportement, et en particulier de l'état émotionnel du sujet.
Lorsqu'ils sont fatigués ou déprimés, par exemple, les gens obtiennent des résultats inférieurs aux tests de QI. Et si plusieurs tests ont été élaborés pour mesurer le quotient émotionnel, aucun n'est aujourd'hui considéré comme vraiment fiable.
Qu'est-ce que l'intelligence ?
La question de la localisation de l'intelligence dans le cerveau fait encore l'objet d'un débat houleux au sein de la communauté scientifique. Certains chercheurs pensent qu'il n'y a qu'une seule "zone de l'intelligence" dans le cerveau. A l'inverse, d'autres considèrent qu'il s'agit d'un phénomène complexe, impliquant plusieurs régions du cerveau.
Pour mieux comprendre le fonctionnement de l'intelligence, il n'y a donc pas que les tests de QI. Les spécialistes essaient aussi de cerner les mécanismes de notre matière grise, grâce à des expériences d'imagerie cérébrale, par exemple.
Un impact social dangereux
Les tests de QI sont aujourd'hui en partie remis en question pour l'impact qu'ils peuvent avoir sur les personnes testées. En effet, on les assimile facilement à des tests capables de prévoir l'avenir scolaire et même les chances de réussite dans la vie professionnelle.
Ils peuvent ainsi stigmatiser des enfants dont le QI serait inférieur à la moyenne, ou isoler des "surdoués" différents des autres enfants de la classe. C'est pour éviter ce genre de répercussions que les évaluations de QI sont encadrées par des psychologues conscients de ces dangers.
Haut potentiel : maîtriser son anxiété
L'anxiété est un frein dans la vie quotidienne, qui peut empêcher de profiter pleinement de ses capacités intellectuelles... Quand on en souffre, il est important de savoir y faire face, y compris quand on est haut potentiel.
Pour apaiser les anxieux, outre des techniques de respiration et de relaxation, des séances de réalité virtuelle peuvent être proposées.