Culturisme : le muscle, sa forme, sa taille
Des muscles... incontournables. Le culturisme est souvent confondu avec la musculation ou l'haltérophilie. Pourtant, ce sport affiche bien sa différence : qu'importe la force physique ou la technique, seule l'esthétique compte.
1m88, 106 kg, 144 cm de tour de pectoraux, 86 cm de tour de taille, 72 cm de tour de cuisse et 55 cm de tour de biceps… Ces mensurations impressionnantes sont celles du plus célèbre des culturistes : Arnold Schwarzenegger. Ce corps hors normes lui a permis de gagner cinq fois le titre de Mister Univers et sept fois le titre de Mr. Olympia, la compétition ultime de la discipline.
Dans le mot culturisme, il y a le mot culture au sens de cultiver ou construire son physique. On confond souvent le culturisme avec l'haltérophilie alors qu'ils n'ont absolument pas le même but. L'haltérophilie accorde autant d'attention à la force physique qu'à la technique, alors que le culturisme est purement esthétique. Il ne vise pas la force mais uniquement la taille et la forme des différents muscles du corps.
Pour développer au maximum leurs muscles, les culturistes suivent une stratégie bien précise qui a pour principe de détruire la structure du muscle pour mieux la reconstruire et la remodeler. Au moyen de machines ou d'haltères, le culturiste fait plusieurs séries de lever de poids pour augmenter au fur et à mesure sa résistance. En se contractant, le muscle brûle de plus en plus de sucre, libère de l'énergie, et se fatigue.
Le culturiste s'impose des séries d'exercices pour ne pas donner le temps au muscle de récupérer complètement et pour l'obliger à compenser. Résultat, les micro-filaments musculaires se déchirent et le sang apporte des éléments de réparation, puis des éléments de reconstruction, les filaments musculaires cicatrisent et leur nombre augmente.
À chaque séance d'exercices, les différents muscles du culturiste s'adaptent à l'effort et se développent de plus en plus. C'est ce que l'on appelle la prise de masse.
Régime strict
Mais pour réparer et développer le muscle, le culturiste à besoin de suivre un régime alimentaire très strict. Au départ, il est hypercalorique (plus de sucre, de glucide) pour permettre au muscle de travailler. Puis, pour qu'il prenne du volume, le régime devient hypocalorique. Il contient moins de sucre mais plus de protéines qui vont servir de briques de construction au muscle. Selon les phases de préparation, le culturiste doit consommer plus de 5.000 kcal/jour (soit plus du double que ce qu'apporte une alimentation normale 2.500 kcal/jour) : pour cela, cinq à sept repas par jour sont nécessaires, en surveillant, à chaque fois, la quantité de glucides, de protéines et de lipides.
Vient ensuite le séchage. Ce régime est généralement associé à des diurétiques qui accélèrent l'élimination urinaire des déchets, à des vitamines et à des suppléments dits naturels. Au bout de trois à six mois, les muscles se développent et la masse graisseuse diminue. Puis il y a une période dite de séchage pour que les muscles apparaissent plus saillants.
Le culturisme n'échappe pas au dopage. Régulièrement, lors de contrôles, des culturistes sont éliminés, déclassés et privés de compétition durant deux années, comme pour le reste du monde sportif. Les produits dopants qui servent d'anabolisants stimulent le développement des muscles apparents, y compris ceux qui sont en profondeur, comme le muscle cardiaque. Or à long terme, le coeur risque de devenir trop gros, et se fatigue plus vite.
Outre les pathologies cardiaques, le dopage a d'autres effets négatifs, notamment au niveau du foie ou des organes génitaux. La production de testostérone diminue et s'accompagne même d'une atrophie des testicules et d'un réel risque d'infertilité. Sans compter les désordres psychologiques qui peuvent survenir. Les culturistes peuvent en effet souffrir d'addiction au sport et de dysmorphophobie.