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Un bodybuilder trop dopé met le labo antidopage au chômage technique

À cause d'une contamination d'échantillons par des prélèvements sur des bodybuilders chargés en stéroïdes, le laboratoire antidopage de Châtenay-Malabry n’a plus le droit de réaliser ses contrôles jusqu’à nouvel ordre.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le
Image d'illustration

L'Agence mondiale antidopage (AMA) a suspendu ce 23 septembre les autorisations du laboratoire de Châtenay-Malabry relatives aux contrôles et analyses des prélèvements sportifs. Il s’agit du seul laboratoire antidopage français.

Les activités de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) se poursuivent, mais les échantillons seront analysés "à l'étranger", dans l'un des autres labos accrédités par l'AMA, a-t-on appris par le secrétaire général de l'AFLD, Mathieu Teoran.

Celui-ci a détaillé la cause de la suspension. Tout découle d’une opération de contrôles d'envergure menée au printemps dans l'univers du culturisme. La quasi-totalité des prélèvements réalisés sur 84 bodybuilders révèle la présence de substances dopantes, principalement des stéroïdes, "à des concentrations jamais vues auparavant, jusqu'à 200 fois supérieures à un contrôle positif classique".

Un robot contaminé par les stéroïdes

De quoi faire "une photographie préoccupante" du milieu… mais aussi, et surtout, de quoi mettre à l'épreuve le matériel du labo. En effet, malgré les procédures de nettoyage habituelles, "un robot d'analyses a été contaminé" par les substances dopantes, et a contaminé à son tour deux échantillons provenant d'autres contrôles. L'incident a été décelé fin août.

Selon l'AFLD, "les actions correctives appropriées ont été immédiatement prises et l'ensemble des échantillons potentiellement concernés ont fait l'objet de nouvelles analyses, qui n'ont révélé aucune autre anomalie". "Aucun sportif n'a été sanctionné à tort" du fait de l'incident, insiste l'agence française.

L’AMA intransigeante

"La suspension provisoire sera maintenue en attendant l'engagement de procédures disciplinaires par un comité disciplinaire indépendant", a indiqué de son côté l'AMA.

Une "sanction extrêmement lourde", "pour un incident tout à fait circonscrit, tout à fait conjoncturel", a déploré la nouvelle présidente de l'AFLD, Dominique Laurent, interrogée par l'AFP en marge d'un colloque sur le dopage à Paris. Elle s'est dit "extrêmement peinée, choquée, attristée et préoccupée pour l'avenir du laboratoire".

avec AFP

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