Du sport sur préscription médicale
Bouger, faire du sport… le tout sur ordonnance ! Les bienfaits de l'activité physique ne cessent d'être démontrés, notamment dans la prise en charge des maladies chroniques et des affections de longue durée, mais 4 ans plus tard, où en sommes-nous ?
Le sport sur ordonnance a récemment fait son apparition dans le paysage législatif, sportif et médical. Le 30 décembre 2016, un décret a été promulgué, il précise les conditions de dispensation d’une activité physique adaptée à certaines personnes malades.
Avec le deuxième confinement débuté le 30 octobre dernier, le sport amateur est de nouveau à l'arrêt. Il existe pourtant quelques exceptions pour pratiquer une activité physique. L'une d'elles, est le sport sur ordonnance, mais sa prescription est très encadrée et réservée à un petit nombre de malades.
Baignade à Saint-Jean-de-Luz
Il faut être téméraire car la température de l’eau est de 13 degrés, mais pas de quoi refroidir les marcheurs bien au contraire, car le sport réchauffe.
Aurélie est ici sur prescription médicale, comme Marie et Nathalie, pour une durée de trois mois. Surpoids, troubles bipolaires, reprise de l’activité après un cancer… les indications sont différentes et la coach est à l’écoute.
Quelque soit le niveau, l'objectif est de bouger. Pour Aurélie, ce sont deux à trois séances par semaine qui sont programmées dans son emploi du temps.
"S'il n’y avait pas eu de prescription je ne me serais pas dit je vais faire de la marche océane toute seule, explique t-elle car il faut un cadre, donc le fait d’avoir quelqu’un comme Aurore pour nous guider, est bénéfique".
L’accompagnement est l’un des maîtres-mots du dispositif sport sur ordonnance, mis en place depuis 2015 sur la Côte Basque. Avant de rejoindre une association sportive, les bénéficiaires sont accueillis à l’hôpital pour un atelier d’orientation.
Orienter les patients
Grâce à plusieurs tests, David, enseignant en activité physique adaptée évalue les capacités physiques.
"L’objectif c'est que la personne prenne du plaisir à la pratique régulière de l’activité physique, qu’elle trouve la bonne intensité, qu’elle ait une activité physique adaptée, plaisante, agréable socialement et qu’elle maintienne une activité suffisante sans se mettre en danger. C’est varié, il y a du cardio, il y a du renforcement, il y a du bien-être, il y a du stretching...", explique David
Sur la Côte Basque, plus de 1000 patients ont déjà bénéficié du dispositif. Ce sont trois mois à un an de sport, qui sont entièrement financés par la maison Sport-Santé grâce à des fonds publics mais aussi des partenaires privés.
Pas de remboursement de la Sécurité Sociale
Le Pr Martine Duclos, présidente de l'observatoire national de l'activité physique et de la sédentarité, pointe le manque de formation des médecins. "Le fait que les médecins ne sachent pas à qui adresser leurs patients une fois qu'ils les ont convaincus de faire de l'activité physique pose problème".
Autre souci, le financement. "Il y a des mutuelles qui jouent le jeu et qui remboursent cette activité physique, mais dans le cas où il n'y a aucun remboursement, soit le patient peut payer mais quand il y a des problèmes de ressources financières, il n'y a pas de financement possible", précise Martine Duclos.
A ce jour, le remboursement par la Sécurité Sociale n'est pas d'actualité et seul 288 Maisons Sport-Santé ont été labellisées