Faut-il interdire les têtes au football ?
D’après une récente étude de l'Université de Glasgow, les têtes au football augmentent le risque de développer des maladies neurodégénératives. Les joueurs les plus touchés sont sans surpise les défenseurs.
Pour "dégager" le ballon, les footballeurs ont recours à plusieurs techniques. Il y a la passe, longue ou courte, effectuée avec les pieds ou le bon coup de tête. C'est précisement cette action, qui inquiète les professionnels de santé, notamment à cause des risques de chocs violents.
Une récente étude, menée par l’université de Glasgow, établit des liens entre les actions de jeu de têtes et les risques pour la santé.
Ces résultats confortent les conclusions d’une autre enquête de l’université, publiée en 2019, qui montrait déjà que les footballeurs à la retraite avaient presque trois fois plus de risque de mourir d’une maladie dégénérative que le reste de la population.
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Les défenseurs en première ligne
Autre conclusion : tous les joueurs ne prennent pas le même risque sur le terrain. Les risques de maladie neurodégénérative chez les gardiens de but ne sont pas plus élevés que dans la population moyenne, pointe cette recherche.
En revanche, ils sont quatre fois plus élevés chez les joueurs de champ, et cinq fois plus chez les défenseurs. Ces derniers sont plus exposés aux blessures. Pourquoi ? Selon les chercheurs, cela s’explique par leur jeu. Ils ont un recours plus fréquent aux têtes.
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Changer le style de jeu ?
"Le facteur de risque de démence ou de maladie neurodégénérative est ici clairement identifié et peut tout à fait être supprimé", a souligné Willie Stewart, allant même jusqu'à préconiser des changements radicaux dans la pratique du sport le plus populaire au monde, comme la réduction voire la disparition des têtes.
"Je n'ai encore jamais eu la preuve que mettre un coup de tête dans un ballon soit bénéfique (pour la santé). La pratique du football est formidable car elle diminue le nombre de cancers et de maladies cardio-vasculaires, mais elle peut aussi provoquer d'effroyables démences et je n'y vois là aucun avantage", poursuit-il.
De la prévention dès le plus jeune âge
Si l’étude ne concerne pour l’instant que les joueurs professionnels, la question se pose aussi pour les plus jeunes joueurs.
En 2020, l’UEFA s’était déjà saisi de la question en publiant des directives relatives au jeu de tête dans le football junior. L’organisation recommandait de limiter le jeu de tête chez les footballeurs en herbe, et de mieux surveiller les symptômes de commotion cérébrale.