Régates de trainières : entre tradition et compétition
La trainière est un sport de rame unique en son genre. Il est pratiqué exclusivement au Pays-Basque et sur toute la côte nord de l’Espagne. Nos équipes sont allées à la rencontre des rameurs de Lapurdi, seule équipe française à participer aux compétitions.
Une passion basque
La trainière est une passion basque, un sport exigeant qui met le corps à rude épreuve. Dans cette discipline, l’esprit d’équipe commence avant même d’entrer dans l’eau, lorsqu’il faut porter à bout de bras la trainière, longue de 13 mètres.
L'équipage se compose de treize rameurs, et d'un barreur à la poupe. Douze rameurs sont assis par deux, le rameur de proue est seul. Les uns rament par bâbord, les autres par tribord, en tournant le dos à la proue. Face à eux, dans la poupe, le barreur, appelé aussi patron, dirige l’embarcation et donne la cadence aux rameurs.
Un sport ancestral
Plus qu’un sport de rame, la trainière est avant tout une discipline ancestrale au Pays-Basque. Au départ, ce simple bateau de pêche à la sardine, aux anchois ou autres poissons permettait aux marins de s'amuser à se lancer des défis pour aller accoster en premier ou se rendre le plus rapidement sur les lieux de pêche.
A l’origine, la trainière est un bateau qui sert à la chasse à la baleine ou à la pêche, ses filets entouraient les bancs de poissons. C'est une pratique locale dans une région où la culture de la pêche est très forte. A l’époque, les pêcheurs pratiquaient des courses pendant la saison morte entre eux.
Les rameurs de Lapurdi
C'est l'heure du premier entraînement pour les rameurs de Lapurdi. C'est la seule équipe française à concourir au championnat franco-espagnol. Encouragés et guidés par le barreur, les 13 rameurs retrouvent leur place.
Ander, rameur de l’équipe témoigne sur l'intérêt de ce sport d'équipe : "Ce qui est particulièrement intéressant dans ce sport, c’est l’esprit de corps. Chaque rameur n’est qu’une petite part du bateau, il doit s’investir à 100% pour faire fonctionner le bateau le mieux possible. Personne ne peut faiblir ou lâcher, il faut que tout le monde travaille de concert, de manière synchrone pour faire avancer le bateau le plus vite possible".
L'endurance, la force et la coordination sont des qualités indispensables pour pratiquer cette discipline. Ces sportifs amateurs, s’entraînent six jours sur sept, dix mois de l’année, souvent jusqu’à l’épuisement. Leurs efforts payent, l’été dernier, les rameurs de Lapurdi ont remporté 3 régates sur une douzaine de courses. Des victoires symbolisées par des drapeaux.
Un sport qui le corps à rude épreuve
Avant de redémarrer la saison, l’heure est au bilan. Comme tous les autres rameurs de l’équipe, Ander est suivi par le Docteur Andres, médecin du sport. Le médecin s’intéresse particulièrement à la souplesse articulaire d’Ander mais aussi à sa colonne vertébrale, souvent sujette aux déséquilibres chez ces sportifs.
Après la posture, il faut évaluer la force musculaire grâce à des tests de gainage. Allongé sur le ventre, Ander doit mobiliser ses lombaires. Il doit ensuite faire la même chose mais sur le dos, pour solliciter les abdominaux.
"Il tient trois fois plus le temps au niveau des abdominaux qu’au niveau des lombaires. Donc il va falloir qu’il fasse du gainage. Il y a un risque important de lombalgie et chez eux de discopathies, d’hernies discales, de pathologies lombaires", constate le Dr Andres.
Ander et ses coéquipiers reprendront le chemin des régates en mai 2021. Leur objectif est de maintenir leur niveau et de rapporter de nouveaux drapeaux à Saint-Jean-de-Luz.