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Rugby : Des mesures pour protéger la santé des joueurs

La Fédération française de rugby (FFR) et la Ligue nationale (LNR) ont annoncé une série de mesures pour améliorer la prise en charge et la prévention des blessures des joueurs de ce sport de contact violent.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le

Les équipes de Top 14 et de Pro D2 pourront effectuer lors de la saison 2018-2019 jusqu'à douze changements par rencontre, contre huit actuellement.

C’est l'une des quatre mesures annoncées mercredi 4 juillet par la Fédération française de rugby (FFR) et la Ligue nationale (LNR) après que l'Observatoire médical du rugby eut retenu 45 préconisations, fin mars, afin d'améliorer la prévention et la prise en charge des blessures chez les professionnels et les amateurs. Ces mesures sont prises dans un contexte d'inquiétudes croissantes quant à la violence du rugby et de baisse du nombre de licenciés (-6,3% cette saison), notamment chez les plus jeunes.

Cette expérimentation doit cependant encore recevoir l'accord de World Rugby pour entrer en vigueur. La LNR s'est dite auprès de l'AFP confiante sur ce point et attend d'ici quinze jours une réponse de la Fédération internationale. Celle-ci a déjà autorisé le même nombre de changements pour la première édition de la "World Series Rugby", compétition exhibition qui met aux prises actuellement huit équipes d'Asie du Sud-Est et du Pacifique Sud, dont la province australienne de la Western Force.

Si le nombre de changements autorisés bondit, l'Observatoire médical du rugby souhaitait initialement aller beaucoup plus loin puisqu'il envisageait des remplacements illimités afin d'éviter au maximum qu'un joueur blessé ne reste sur la pelouse parce que tous les remplacements ont été effectués.

"Cette mesure vise, outre la simplification des règles de remplacement en ne distinguant plus les joueurs de première ligne et les autres postes, à permettre de mieux gérer pendant les matches les blessures et les risques de blessure", explique le communiqué commun de la FFR et de la LNR, qui précise que "les remplacements temporaires (HIA, soit protocole commotion, NDLR, saignement) ne sont pas comptabilisés dans les 12 remplacements".

'"Carton bleu " en cas de commotion cérébrale

Le rugby est un sport de combat et de contacts. En se professionnalisant, les chocs sur le terrain sont devenus plus violents et le nombre de commotions cérébrales est en augmentation. Lors d'un choc à la tête, la commotion cérébrale correspond au déplacement du cerveau dans la boîte crânienne, qui va générer des traumatismes et des symptômes. Le KO n'est pas obligatoire. Une commotion est sans perte de connaissance dans 80% des cas. Difficile donc de la repérer sur le terrain.

La préconisation de l'Observatoire d'accorder "une semaine de régénération" (entraînement sans contacts) à tout joueur qui aurait disputé 360 minutes d'affilée (quatre rencontres et demi) ne sera pas expérimentée, du moins la saison prochaine. Mais d'autres mesures, qui ne nécessitent pas l'accord de World Rugby vont entrer en vigueur.

Premièrement, comme c'est déjà le cas en Fédérale 1 (3e div.) et en Top 8 (1re div. dames), l'arbitre pourra obliger un joueur qui présente un signe évident de commotion cérébrale à sortir en lui adressant un "carton bleu". Il ne pourra alors pas rejouer avant 10 jours et seulement après consultation médicale.

Des médecins et kinésithérapeutes sur la ligne de touche

Autre mesure : chaque équipe pourra permettre à un membre de son encadrement médical ou paramédical (kinésithérapeutes) d'arpenter la ligne de touche pendant le match pour une meilleure prise en charge des blessures.

Enfin, les clubs de Top 14 auront l'obligation de disposer, en dehors des rencontres, de l'équivalent d'un médecin à mi-temps et de deux kinés à plein-temps par semaine.

D'autres préconisations pourraient être transformées en actes, puisque la FFR et la LNR précisent qu'elles "poursuivront dans les prochains mois leurs travaux sur la mise en oeuvre des autres mesures relatives au secteur professionnel préconisées par l’Observatoire médical dans ses conclusions, par le biais d’un groupe de travail dédié."

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