Rugby : mieux prendre en charge les commotions cérébrales
Le rugby est un sport de combat et de contacts. Les joueurs professionnels sont de plus en plus musclés et de plus en plus rapides. Résultats : les chocs sont plus violents et le nombre de commotions cérébrales est en augmentation.
Au rugby, les blessures sont fréquentes et le cerveau est parfois touché. Le nombre de commotions cérébrales est en augmentation. En Top 14 (championnat de France de rugby) en quelques années, elles ont doublé : 53 en 2012-2013, 102 la saison passée.
"Lors d'un choc à la tête, la commotion cérébrale correspond au déplacement du cerveau dans la boîte crânienne, qui va générer des traumatismes et des symptômes. Le KO est le symptôme de commotion le plus classique mais il n'est pas obligatoire. On peut avoir une commotion sans perte de connaissance", explique le Pr Jérémie Pariente, neurologue.
À lire aussi : KO, quand le cerveau en prend un coup
Une commotion sans perte de connaissance est la situation classique dans 80% des cas. Difficile donc de la repérer sur le terrain. "Après un choc entre deux joueurs, le joueur peut se relever rapidement mais avec des symptômes de déséquilibre (ataxie) qui durent quelques secondes (…) La bonne attitude est de sortir le joueur de l'aire de jeu pour éviter un deuxième impact", recommande le Dr David Brauge, neurochirurgien. Car une deuxième commotion aggrave les conséquences neurologiques de la première. Pire, elle peut être fatale.
Dans 85% des cas, sous dix jours de repos, les troubles rentrent dans l'ordre. Le joueur passe alors une série de tests : équilibre, mémoire, attention… Les résultats sont ensuite comparés à ceux du début de saison.
À lire aussi : Rugby : les adolescents sont-ils suffisamment protégés ?
Depuis 2012 et la mise en place du protocole commotion, les règles pour les professionnels sont plus strictes. Objectif : éviter un retour sur le terrain trop précoce. Toujours plus nombreuses, les commotions cérébrales inquiètent les acteurs de ce sport. Faut-il changer les règles ? Les mentalités ? Les centres de formation, eux, misent sur la prévention. Les jeunes sont sensibilisés aux gestes techniques et notamment au plaquage. Malgré tout, la saison dernière, au Top 14, 102 commotions cérébrales ont été répertoriées chez les professionnels.
Jamie Cudmore, rugbyman, victime de commotions cérébrales était l'invité du Magazine de la santé le 15 juin 2017