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Sport féminin : comment éviter les risques d'incontinence urinaire ?

De nombreux sports provoquent des pressions répétées sur le périnée et peuvent révéler ou aggraver une incontinence urinaire. À l'occasion de la journée internationale du sport féminin, découvrez nos conseils pour continuer à pratiquer son activité favorite sans souffrir de troubles urinaires.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
"Sport chez la femme : des risques d'incontinence urinaire ?", chronique du Dr Nicolas Barizien, médecin du sport, du 10 avril 2019 - Crédit photo : Thomas Hawk on Visualhunt / CC BY-NC

L'incidence des fuites urinaires varie considérablement selon les sports. L'un des sports le plus à risque est le trampoline car l'impact au sol de ce sport augmente la surpression abdominale appuyant sur la vessie. Si les sphincters et le plancher pelvien sont insuffisants ou désynchronisés, les urines sortent involontairement.

Pour les mêmes raisons, la gym ou l'aérobic sont aussi problématiques. Pour ces sports, le risque d'incontinence varie de 40 à 80% ! Viennent ensuite le tennis, la course et le fitness pour lesquels le risque est moindre. Enfin, les sports que vous pouvez pratiquer avec un risque faible à nul sont la marche, la natation, le vélo, le golf, le pilates...

Les conséquences des fuites à l'effort chez les sportives

Lorsqu'on est une jeune sportive, il n'y aurait pas de prédisposition à une incontinence permanente à long terme. Les Scandinaves l'ont étudié en 2010 et il n'y a pas plus d'incontinentes chez les anciennes sportives que dans la population générale. Toute femme ayant des fuites lors d'efforts de toux, d'éternuement ou sportif risque de développer une incontinence avec l'âge mais ce n'est donc pas une fatalité.

La pratique d'un sport à risque élevé n'entraîne pas l'augmentation d'une incontinence à long terme. D'anciennes gymnastes olympiques américaines, dont 36% avaient des fuites à l'effort, n'ont pas plus d'incontinence vingt ans plus tard que leurs homologues nageuses, dont 4.5% seulement en souffraient. Il faut cependant consulter et traiter.

Qui consulter ?

En cas de fuites urinaires, il faut en parler soit à son médecin traitant ou son gynécologue, soit à un des professionnels de santé habilités à diagnostiquer et traiter l'incontinence urinaire. Il peut s'agir des sages-femmes dans le suivi de grossesse mais aussi des kinésithérapeutes, spécialisés dans la rééducation périnéale. Un interrogatoire simple à base d'auto-questionnaires permet souvent de faire la différence entre l'incontinence urinaire à l'effort et les impériosités (fuites urinaires incontrôlées).

Parfois, il faut analyser la force et la synchronisation des muscles du plancher pelvien et des sphincters grâce à un bilan urodynamique ou BUD. En l'absence de maladie neurologique touchant les sphincters, le traitement médical et rééducatif est souvent très efficace.

Que faire pour limiter ces fuites ?

L'hyperpression abdominale mal contrôlée par le plancher pelvien, l'asynchronisme des contractions sphinctériennes et l'importance de l'impact favorisent les fuites. Dans un premier temps, il faut renforcer les muscles du plancher pelvien grâce à une rééducation périnéale qui peut se faire chez une sage-femme ou un kiné mais aussi chez soi avec des outils simples ou connectés.

Après une dizaine de séances de rééducation, le plancher pelvien est renforcé. Il faut alors travailler ce qu'on appelle le caisson abdominal en renforçant les muscles abdominaux mais attention à ne pas le faire n'importe comment. Il faut utiliser la technique de "musculation hypo-pressive des abdominaux" inventée par le médecin français Dr Bernadette De Gasquet. Cette technique inventée pour préserver le plancher pelvien autour de la grossesse s'avère très efficace pour lutter contre l'incontinence urinaire, quel que soit l'âge de la femme. Elle est également recommandée pour les femmes sportives qui font beaucoup d'abdominaux afin d'entretenir le tonus des muscles obliques et conserver une bonne synchronisation abdomino-pelvienne.

Si les fuites sont trop fréquentes ou compliquées d'infections urinaires, à l'effort ou dans la vie quotidienne, il faut consulter un chirurgien, urologue ou gynécologue, qui pourra vous proposer un geste chirurgical de "suspension de la vessie" permettant d'éviter les fuites. Il faut ensuite effectuer une rééducation périnéale et abdominale pour obtenir un excellent résultat.

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