L'île d'Oléron se prépare aux grandes vacances d'été
À l'approche des grandes vacances d'été, les îles françaises s'apprêtent à voir débarquer des milliers de touristes. Sur l'île d'Oléron par exemple, la population passe en moyenne de 23 000 habitants à plus de 200 000 début août. Pharmaciens, médecins infirmiers, sauveteurs... tous se préparent depuis plusieurs semaines pour faire face à l'afflux des vacanciers.
En été, il n'y a pas que les restaurateurs ou les marchands de glaces qui travaillent dur dans les stations balnéaires, les professionnels de santé sont eux aussi extrêmement sollicités. Sur l'île d'Oléron, pharmaciens, médecins infirmiers se préparent plusieurs semaines avant l'arrivée des touristes.
Les équipes médicales prêtes à accueillir les touristes
Les livraisons de médicaments et de produits de parapharmacie se multiplient car avant l'arrivée des vacanciers, il faut faire des stocks : "Nous vendons beaucoup de produits solaires. Nous avons aussi beaucoup de Biafine® parce que beaucoup de personnes qui prennent des coups de soleil ne se protègent pas forcément donc on fait un gros stock de Biafine®. On a aussi beaucoup de pansements car il y a beaucoup de petits bobos de pieds, de chaussures qui blessent, des personnes qui ne sont pas préparées à la marche, au vélo… On fait aussi beaucoup de produits anti-moustiques parce qu'il y a beaucoup de marées sur l'île d'Oléron", explique Marie-Noëlle Blanchet, préparatrice en pharmacie.
Autre best-seller pharmaceutique de l'été, les produits contre la constipation : "Les gens ont beaucoup de problèmes de constipation l'été. Ils sont en vacances et changent d'alimentation et on s'aperçoit qu'ils ont plus de problèmes de transit durant les vacances", note Marie-Noëlle Blanchet.
Et si tout le monde s'affaire à remplir les placards, c'est que l'été toute l'équipe est au comptoir. En juillet-août, l'heure n'est plus à la logistique, mais à la vente comme le confirme Medhi Djilani, pharmacien : "On passe d'une centaine de personnes à 600-700 personnes par jour. En hiver, on fait environ 90% d'ordonnances et 10% de conseils directs. En été, la proportion s'inverse. On est beaucoup plus sollicités directement". Entre des horaires d'ouverture plus larges et le doublement des gardes, les pharmaciens n'hésitent pas à recruter des saisonniers.
Ce rythme soutenu, les médecins de l'île y sont également confrontés. Le service d'urgence le plus proche se trouve à 50 kilomètres. Difficile de les parcourir quand la saison bat son plein. Depuis 2012, un centre de santé ouvre ses portes quand les cabinets médicaux ferment. Pour doubler les gardes, il faut des effectifs. Et toutes les bonnes volontés sont les bienvenues, y compris les médecins en vacances ou à la retraite. Et si remplir le planning relève souvent du casse-tête, au final la soixantaine de gardes estivales finit toujours par trouver preneur.
Les sauveteurs dans les starting-blocks
Alors que les plages de l'île d'Oléron vivent leurs dernières heures de tranquillité, les agents municipaux entament leur dernière ligne droite. Dans une semaine, les baigneurs arrivent sur l'île. Les sapeurs-pompiers volontaires qui assurent notamment les sauvetages en mer s'entraînent depuis plusieurs semaines. Les seize postes de secours de l'île d'Oléron ont été réinstallés pour la saison. Il ne reste qu'à les équiper. "Tous les postes de secours sont équipés d'un plan dur pour pouvoir positionner les blesser et les personnes qui en ont besoin. Ils sont tous équipés de sacs qui permettent de transporter les bombonnes d'oxygène, du matériel de pharmacie et de premiers secours. Les postes de secours disposent également de minerves qui se positionnent sur le plan dur et du matériel nécessaire au fonctionnement du poste", explique Jérôme David, technicien.
Et pour que le poste fonctionne, il faut des sauveteurs en mer. Pour les pompiers volontaires, c'est l'heure du dernier entraînement. En cas de problème, il faut agir au plus vite avant que les nageurs en difficulté s'épuisent. Et la planche à disposition des sauveteurs présente de nombreux avantages. Un seul sauveteur suffit pour la manœuvre et comme elle n'a pas de moteur, elle ne risque pas de tomber en panne. Mais il faut de très bons bras.
Sur Oléron, les courants peuvent être forts et les nageurs sont nombreux à se laisser surprendre chaque été par les baïnes, des cavités où la mer s'engouffre créant un contre-courant qui entraîne les baigneurs au large. "Deux types de courants peuvent entrer en jeu", précise le caporal-chef Romain Marsaly, "on a un courant nord-sud qui va emmener les personnes hors de la zone de bain. C'est ce sur quoi on va être très attentif car une personne qui sort de la zone de bain va vouloir y retourner et va rencontrer des difficultés car elle sera contre le courant. La quasi-totalité des personnes que nous allons chercher dans l'eau sont dans la limite des 300 mètres et quand on arrive, elles sont conscientes 80% du temps".
Pour faire face à l'afflux des touristes et aux risques acccrus de noyades, les sauveteurs ont été dûment sélectionnés, comme le confirme Mina Penaud, sapeur-pompier volontaire : "Nous avons des sélections. Il faut passer des épreuves : un peu d'apnée, un peu de natation et du remorquage de mannequin. Ensuite si nous sommes sélectionnés, nous pouvons poursuivre la formation afin de passer les différents diplômes". En mer ou au sol, les entraînements qui ont lieu tout au long de l'année enchaînent différents scénarios. Le jour J, les sapeurs-pompiers volontaires doivent savoir faire face à n'importe quelle situation, et prendre rapidement la bonne décision.
En 2015, les sauveteurs de l'île d'Oléron ont effectué plus de 1.700 interventions. 80% d'entre elles n'étaient pas graves : "Il y a de la bobologie avec de simples entorses de cheville en courant dans le sable. Il y a les piqûres par les guêpes, par les abeilles… Il y a des petites blessures avec des petites plaies. Et ensuite, on peut avoir jusqu'à l'insolation. On va aussi avoir des personnes qui font un petit malaise…", détaille le médecin-colonel Vincent Audfray, médecin-chef.
Quant aux situations les plus pressantes, sur l'île, c'est l'hélicoptère qui s'en charge. Les Urgences les plus proches sont à 50 kilomètres et à Oléron, comme dans toutes les stations balnéaires, la circulation est souvent compliquée en été. Mais heureusement, les cas extrêmes sont assez exceptionnels. En 2015, l'hélicoptère est intervenu moins de dix fois.