Vacanciers, attention aux piqûres de vives !
Caché sous le sable, ce poisson urticant surprend les baigneurs qui lui marchent dessus. La piqûre est très douloureuse. Et cet été, elles sont particulièrement nombreuses, surtout sur le littoral breton.
"Si vous marchez dans l'eau, c’est impossible de la repérer", explique Dominique Barthelemy, conservateur adjoint en charge du milieu vivant à Océanopolis, à Brest. La petite vive est un prédateur. D’une quinzaine de centimètres environ, elle s’enfouit sous le sable pour attraper des poissons plus petits. "Seuls les yeux et le bout de la gueule dépassent. "
Malheur au baigneur malchanceux qui pose son pied sur l’animal : "Pour se défendre, la vive a sur la tête et sur le dos des rayons durs avec des glandes à venin", détaille Dominique Barthelemy. La piqûre provoque une douleur intense.
D’après Ouest France, le nombre d’incidents est "particulièrement important" dans certains secteurs de la Bretagne. Sur les trois premières semaines de juillet, 87 cas ont été recensés sur seulement deux plages, par les secouristes de Saint-Quay-Portrieux dans les Côtes-d’Armor.
Que faire en cas de piqûre ?
Le venin de la vive est dit "thermolabile". Comme celui des guêpes et des abeilles, il se dégrade avec la chaleur. "ll faut réchauffer la plaie immédiatement après la piqûre !" insiste Dominique Barthelemy. Les bons réflexes ? Plonger le pied dans de l’eau très chaude (45°) pendant au moins 15 minutes ou approcher "le boût incandescent d'une cigarette ou la flamme d'un briquet" de la zone douloureuse.
La piqûre n’est pas mortelle mais peut "violemment secouer les personnes fragiles, les enfants et les plus âgées." Elle peut provoquer des "malaises", des "nausées". Dominique Barthelemy décrit "les mêmes réactions anaphylactiques qu' avec une piqure de guêpe."
Il est important de nettoyer et de désinfecter la plaie. Si les symptômes persistent, consultez un médecin.
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Où peut-on se baigner tranquillement ?
Nulle part ! Les baigneurs peuvent croiser la petite vive de la Norvège au Maroc. "En France, on la trouve aussi bien sur le littoral atlantique qu’en Méditerranée", indique Dominique Barthelemy. Pour ce spécialiste, il n’y a pas plus de vives qu’auparavant : "Je crois surtout qu’il y a plus de baigneurs, donc plus de piqûres !".
Le réchauffement climatique est parfois montré du doigt pour expliquer la présence, jugée accrue, de ce poisson. Pourtant la vive n’apprécie pas particulièrement les eaux chaudes, "elle vit même sur les côtes anglaises ou irlandaises."
Pour diminuer la population de vives, les Bretons pourraient prendre exemple sur les Marseillais. Dans la cité phocéenne, on passe ce poisson à la casserole pour préparer la fameuse bouillabaisse. Peut-être bientôt une crotiade bretonne à base de vives ?
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